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nom seul) de Dieu et de tsar pour leur défense. Non seulement leurs membres ne sont pas peuple, mais pour ainsi dire ne sont rien, car ils reconnaissent l’autocratie, qui n’admettant qu’elle seule, admet par cela même qu’eux tous n’existent pas. Ne devinant pas les destinées, ils sont restés de l’« autre côté des temps ». L’éclaircissement vital et définitif de ces faits intérieurs ne tardera pas.

L’âme populaire qui vibre à l’unisson s’appelle quelquefois chez nous d’une façon étroite l’opinion publique. Il semble que personne ne discute plus sur la tendance actuelle de cette opinion publique, si elle est pour Un ou pour Tous. Au milieu de l’incroyable multiplicité des opinions, du tumulte général, de la contusion, de la folie, de la peur pour sa propre peau, de l’impossibilité réelle de discuter tranquillement et raisonnablement, « l’opinion publique » ou la « conscience publique » restent fermement sur un côté du combat. Cela se voit non seulement dans les paroles prononcées actuellement en Russie, mais surtout dans une série d’actions conséquentes du peuple. Les faits nous disent où et pour qui est la conscience publique.

L’âme vivante du peuple sent qu’il n’existe que deux ennemis, deux camps de combattants et que, quelque terribles, révoltants et insupportables que