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la passion de livrer au supplice les adversaires de l’absolutisme.

Dès que les représentants de l’Eglise orthodoxe se trouvent réunis, de leur assemblée se dégage l’unique principe social qu’ils peuvent concevoir : l’aveugle soumission au pouvoir autocrate. Alors ces cadavres se raniment pour un moment, leurs membres commencent à se mouvoir, galvanisés par le nom du tsar, par la nécessité des supplices, des persécutions et des interdictions pour la défense de l’autocratie.

L’union fatale de l’orthodoxie et du tsarisme, sa dépendance de ce dernier, sont trop importantes, leur entrelacement trop compliqué pour qu’on puisse les définir par quelques lignes à côté. Je renvoie le lecteur à mon article « La force du tsarisme » publié dans ce même volume, ainsi qu’à l’article de D. Philosophoff « Le Tsar-Pape » où cette question est traitée à des points de vue différents.

Si telle est la situation de l’Eglise en Russie, doit-on s’étonner que les révolutionnaires russes, les adversaires du tsar soient en même temps ceux de l’Eglise ? Ce sont des « impies » comme les appelle l’Eglise qui délègue néanmoins ses serviteurs pour les escorter à l'échafaud.

Eux, des « impies », eux qui sacrifient tout ce