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it chaque jour.

L’homme moyen ne la trouve jamais définitivement.

Longtemps l’homme de conscience moyenne a conservé des refuges où, en tuant, il restait calme : la guerre, le duel, parfois la passion, pour certains le supplice. Aujourd’hui dans ces cas, il est seulement « presque » calme. Et pourtant, à des époques qui ne sont point encore fort éloignées, l’homme demeurait absolument calme après un meurtre résultant d’une circonstance fortuite et autre que la guerre ; il ne savait pas du tout encore qu’il « ne voulait pas » ; il n’avait ni à se pardonner ni à se refuser le pardon. Ceux d’aujourd’hui qui cherchent la justification savent bien plus. On ne peut pas pardonner le meurtre ; mais le justifier, c’est-à-dire sanctionner l’action de chaque homme, si elle est en accord avec sa conscience, laquelle regarde vers l’avenir, et qui contient à la fois les commandements de sa raison et de son sens moral, — cela non seulement on le peut, mais on le doit. Dans la lutte, dans le mouvement en avant, toute la justification à celui qui va ; non pas le pardon, mais la justification de son existence, nécessaire pour le bien suprême.

Si l’on regarde, avec attention et amour, notre mouvement révolutionnaire et l’attitude sévère, presque monacale, de nos premiers révolutionnaires qui, de membres