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L’ÉCROULEMENT DU CAMPANILE.
A mon ami Paul de Frick.

Parler de mon écroulement
Quand l’adorable Campanile
De Saint-Marc croule en ce moment
Serait vanité juvénile.
O mon écroulement, tais-toi
Devant cette chute bien pire :
Une merveille, plus que moi,
Vaut l’intérêt que je m’inspire.

Le vieil autrefois radieux,
La lumière des marbres roses,
Regret et gloire de mes yeux,
O mon âme, revois ces choses !

Revois dans la blancheur du soir,
Sur les coupoles de Saint-Georges,
Quand mon rêve venait s’asseoir,
La neige vivante des gorges