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FURCY

chagrin de Furcy augmente, d’avoir perdu cette « monnaie », de l’avoir gaspillée puisque c’était trop tard et que Louisa va mourir quand même. Ah ! s’il les avait encore, ces bonnes pièces d’argent, il ne serait pas en peine ! Mais voilà ! Il ne lui reste rien, pas un sou… Alors, est-ce qu’il faudra laisser partir Louisa sans que soit satisfait son dernier caprice ? Ce matin, avant de tomber dans le coma, elle lui a dit :

— Grand-monde, au Bazar, il y a une paire de bas roses, je vous dis !… Ça, qui s’appelle de jolis bas ! Si vous pouviez les acheter pour moi, je suis sure que je guérirais plus vite !

L’idée des bas roses la faisait sourire, d’un sourire difficile, d’un sourire « misère ». Puis elle a poussé un soupir, ses yeux se sont retournés, montrant leur blanc injecté de bile, et ç’a été fini…

Alors, n’est-ce pas, ses jolis bas roses, il faut qu’elle les ait !

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