Page:Mérédac - Des histoires, 1932.djvu/149

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LA SAISIE


œufs de sa poule, pour mon petit Toto… Et chaque fois qu’elle vient, comme ça, voyez-vous, eh ! ben, ça me brouille le cœur. D’abord, quelqu’un de reconnaissant, hein ! C’est un phénomène, ça !… Ensuite Bonnefemme Zaza, je ne sais pas moi ! c’est tous les pauvres, toutes les miséreuses chargées d’enfants, toutes les cases vides, et tous les estomacs vides… Ma parole, vous savez si je suis moi-même un pauvre bougre, hein ! Eh ! ben, quand je revois Bonnefemme Zaza, j’ai des remords de mauvais-riche ! »

Il y eut un petit silence, puis quelqu’un demanda :

— Mais comment as-tu arrangé son affaire, à Bonnefemme Zaza ?

— Bougre d’idiot ! Ces affaires-là, avec le Gouvernement, ça ne s’arrange que d’une façon : on paye. Mais oui, tas de mufles, ce peigne-cul de Gobert a payé vingt-sept roupies et vingt-cinq centièmes

143