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LA SAISIE

ter la case, à la rue l’Abbé de la Caille : on devait cinq mois de loyer. Elle s’en était allée, avec les quatre enfants. Oui, il y en avait quatre, à ce moment-là !

« La voyant si malheureuse, sa belle-sœur avait pris avec elle son filleul, Féfèd. Elle l’avait emmené au Port ; pas habitué au climat de «là-bàs», le petit était tout le temps « battu » par la fièvre ; au bout d’un an, c’était fini ! Aussi, jamais plus Zaza ne se séparerait de ses enfants : tant pis ! on « misèrerait » ensemble, on mourrait ensemble, si le Bon Dieu voulait.

« Elle avait vécu des jours atroces ; et ce n’était pas près de finir, elle le savait bien !

« — Oui, Monsieur, quelquefois j’entends Mon-père, au prêche, assurer que les enfants c’est la bénédiction des familles. Moi, je dis que c’est la damnation des pauvres !

« Elle se mit à raconter comment on

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