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des modifications. Il disparaîtrait englouti par la marée des mots auxquels les langues modernes sont accoutumées et qui correspondent à des notions inconnues au temps de la conquête de la Gaule. Il s’alourdirait de mots d’internationalité barbare sur lesquels il serait même difficile de tomber d’accord. De l’ancien latin il ne resterait plus que la grammaire, cette grammaire si aride, et encore subirait-elle l’influence des mots plus récents, indispensables aux langues modernes : l’article et les pronoms personnels dans la conjugaison du verbe.

Est-ce cela que demandent les bons latinistes ?

Quant au grec il ne faut pas davantage y songer.

Or puisque l’usage d’une langue vivante ou d’une langue morte nous apparaît comme inadmissible, il faut bien nous rabattre sur une langue artificielle.

Mais, s’écrient les personnes influencées par un nouveau préjugé :

Une langue artificielle n’est pas possible !

On a remarqué avec une grande stupéfaction que tous ceux qui énoncent cette proposition se gardent bien de donner une explication quelcon-