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ger l’exécution, confiée à des architectes ou agents de son choix. En effet, dans ces deux circonstances, il me traita en client, ce que je trouvai tout naturel, mais, ce qui l’était moins, en client dont on n’a pas à ménager la bourse, quoique je lui eusse déclaré que mes ressources étaient bien plus limitées que ma grande situation ne pouvait le faire croire.

Lors du règlement final du compte des travaux que je l’avais autorisé à faire faire « par économie », c’est-à-dire en régie, afin qu’il pût tirer le meilleur parti des anciens matériaux, comme aussi, des ressources des propriétés, je dus, malgré toutes les réductions possibles des mémoires en demande, payer, soit pour les travaux exécutés, soit pour les honoraires proportionnels dont M. Baltard eut une part importante, des sommes s’élevant à beaucoup plus du double de ses évaluations premières.

Mais, je ne saurais oublier, d’autre part, que cet habile architecte, qui ne céda jamais à personne le service de l’Hôtel de Ville, m’a secondé avec beaucoup d’intelligence et de bonne volonté dans l’organisation des grandes et petites fêtes de la Ville.


Son talent, comme son caractère, présentait de singuliers contrastes.

Fils d’un architecte de grand mérite, professeur à l’École des Beaux-Arts sous le Premier Empire, ce classique de naissance, intransigeant sur les questions de doctrine, au style architectural aussi froid que pur, un peu alourdi par sa préoccupation constante des proportions admises, ce savant et fidèle reproducteur des chefs-d’œuvre du passé, comme en témoigne la