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fitèrent de la confiance inspirée par son caractère à tous ses collègues, le titre de Commissaire de la Convention, avec mandat spécial de faire rendre des comptes à tous les agents des services militaires, d’abord, à l’armée du Rhin (12 décembre 1792) ; puis, à celle du Nord ; et enfin, à l’armée de Rhin-et-Moselle, qu’il suivit jusqu’en 1797, époque où, lassé de la vie publique, il se retira dans sa maison de Chaville, entouré de l’estime de tous ceux qui l’avaient connu.

Le fait capital de sa carrière fut l’annexion à la France et l’organisation administrative de la Belgique, dont il fut le promoteur et l’instrument.

Dans les intervalles de ses missions, il ne fut pas sans courir de grands dangers, au sein de la Convention, comme suspect de modérantisme, parce qu’il osa, plusieurs fois, et presque toujours sans succès, malheureusement, défendre devant cette redoutable assemblée, des généraux ou des fonctionnaires injustement dénoncés. Sans le 9 Thermidor, il eût été certainement victime de sa loyauté dans la déplorable affaire de l’infortuné général de Custine.

Loin de Paris, lors du procès du Roi Louis XVI, il ne prit aucune part à sa condamnation, quoi qu’en aient dit certains historiens, biographes et publicistes. Les procès-verbaux de la Convention Nationale constatent qu’à chacun des quatre appels nominaux, il fut noté comme : « absent, en mission. » Présent, je sais de lui qu’il n’eût pas voté la mort du Roi.

Pour qualifier mon grand-père de régicide, ces écrivains s’appuyaient sur deux dépêches, communiquées, suivant eux, à la Convention, pendant sa séance du