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Combinaison des acides

qu’on en retire, par une décomposition spontanée, l’emporte de beaucoup sur la quantité d’acide libre qu’elle contient dans son état naturel, on doit en conclure que la majeure partie de cet acide y est neutralisée sans doute par le tannin. Aussi observe-t-on, en abandonnant une décoction de noix de galle à elle-même, que ce n’est qu’à mesure que le tannin est détruit que la liqueur devient de plus en plus acide. On pourroit, à la vérité, attribuer ce phénomène à ce que le tannin lui-même se transforme en acide gallique ; mais un grand nombre d’observations nous autorisent à croire que cela n’est pas.

1°. C’est que les substances végétales, en se décomposant spontanément, ne forment jamais que de l’acide acétique.

2°. C’est que la noix de galle contient évidemment de l’acide gallique, et que cet acide ayant une grande affinité pour le tannin, ces deux corps doivent nécessairement se neutraliser en partie.

3°. C’est qu’on a maintenant plusieurs exemples très-remarquables de substances végétales qui sont susceptibles de neutraliser les acides.

4°. Enfin, c’est que le tannin qu’on précipite par un alcali ou par le carbonate d’ammoniaque,