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Mémoire

voyant que quelquefois elle étoit à peine troublée par les acides, je me rendis compte de ce phénomène en attribuant au picromel pour la matière résineuse une propriété dissolvante beaucoup plus grande que celle dont il jouit réellement. Je n’avois donc plus d’autre hypothèse à faire pour expliquer cette sorte d’anomalie, qu’à supposer que les acides ne s’emparoient pas de toute la soude de la bile, c’est-à-dire que dans la bile, lors même qu’on y avoit ajouté un excès d’acide, il y avoit encore de la soude combinée avec la matière résineuse et le picromel. Je fus ainsi conduit à calciner de l’extrait de bile acidifié par les acides sulfurique et muriatique ; j’examinai le résidu de cette calcination, et je vis qu’en effet il contenoit du carbonate de soude, moins cependant que celui de l’extrait de bile pure. Alors je mêlai avec le picromel, la résine et la matière jaune, qui se trouvent dans la bile, autant de soude que cette liqueur en contient, et j’en formai une entièrement semblable à celle de la vésicule du fiel. Par conséquent la bile est un composé d’eau, de résine, de picromel, de matière jaune, de soude, de sel marin, de sulfate de soude, de phosphate de chaux, de phosphate de soude, et d’oxide de fer.

Ce n’étoit point assez d’avoir déterminé la