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Sur l’air contenu

suffit pour le forcer de venir à la surface, où on le prend facilement parce qu’il ne peut plus la quitter. Des pêcheurs m’ont assuré qu’à Tetuan, sur la côte d’Afrique, ce même poisson se trouve à très-peu de profondeur, qu’alors il ne vomit point sa vessie natatoire, et n’offre aucun des phénomènes que nous avons décrits.

Il sera très-intéressant d’examiner comparativement le gaz contenu dans la vessie natatoire d’une même espèce, dans ces deux cas d’une profondeur très-différente, et c’est ce que je me propose de faire cet hiver. J’ai déja prié M. de Marty qui habite les côtes de la Catalogne de faire à ce sujet les expériences que ma position actuelle ne me permet pas de suivre avec tant de facilité, et il a bien voulu me promettre de s’en occuper[1]. Il paroît aussi que la nature engage dans cer-

  1. Voici ce que me mande cet excellent chimiste :

    « Le même jour de votre départ de cette ville ( Barcelone), on m’apporta une lluerna (trigla lucema) du poids de 14 onces. L’air renfermé dans la vessie, contenoit 0.80 de gaz oxigène ; celui d’une autre lluerna du poids de 4 onces, en contenoit 0.15. Quand je retournerai à Tarragone, je pourrai faire les expériences que vous desirez sur cet objet, et nous pourrons savoir si la diffé-