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Mémoire

alcoolique, une saveur âcre et métallique ; elle rougissoit fortement les couleurs bleues, et faisoit une vive effervescence avec les carbonates ; les alcalis en précipitoient beaucoup d’oxide d’étain, très-oxidé.

Ces essais me faisant présumer qu’elle étoit formée d’éther, d’alcool et de muriate d’étain très-oxidé, et voulant sur-tout savoir si l’éther qu’elle contenoit ressembloit à l’éther fait avec l’acide muriatique, j’en mis dans un flacon de manière qu’il en étoit à-peu-près rempli aux deux tiers, et j’adaptai deux tubes, l’un en S, et l’autre s’engageant sous de petites cloches pleines d’eau chaude. Alors j’échauffai peu à peu le flacon, et bientôt je vis une ébullition se produire dans son intérieur ; c’étoit de véritable gaz éthéré qui s’en dégageoit : mais cette ébullition devint bien plus vive lorsque je versai de l’eau chaude dans le flacon, non que la température fut élevée, mais parce que l’eau se combinant avec l’alcool qui tenoit le gaz en dissolution, celui-ci reprenoit bien plus facilement la forme de fluide élastique. Lorsqu’il ne se dégagea plus de gaz éthéré, je versai la liqueur dans une cornue ; je la distillai, et j’en retirai, comme je l’avois prévu, de l’alcool en grande quantité, et du muriate d’étain très-oxidé ; il ne me restoit plus qu’à