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Vers le sud, dans la Bukowine, cette roche acquiert encore une plus grande étendue, car elle se prolonge de Zaleszczyky, vers Tschinkew, Toutri et Pohorloutz ; et plus à l’ouest vers Weretschanka. Dans quelques lieux il y a des carrières dans le calcaire tertiaire marneux au-dessous du gypse.

Coup d’œil général sur les fossiles du calcaire tertiaire. Parmi les fossiles de la formation du calcaire tertiaire, les bivalves paraissent prédominer et en particulier les vénéricardes, les peignes, les pétoncles, les tellines et les lucines. Après ces coquilles, les univalves, surtout les cérithes, abondent dans certaines localités ; les échinites sont des raretés. Pour la classe des zoophytes, excepté quelques eschares, les restes de polypiers sont très fréquens dans les calcaires. Parmi les accidens peu communs et non encore bien constatés, sont les ichtyolithes, et parmi les raretés encore quelquefois douteuses, il faut placer les restes des grands mammifères, des mastodontes, des éléphans et des rhinocéros. Les débris de plantes sans être étrangers au calcaire n’y sont pas communs.

Quoiqu’on ne doive pas oublier la ressemblance générale des fossiles dans les divers groupes du calcaire tertiaire, ils offrent cependant dans chacune des sous-divisions des particularités qui ont rapport à l’apparition de certaines pétrifications dans un groupe et leur disparition dans un autre. Mais ces derniers accidens ne mènent pas à des conclusions si certaines que l’identité de certaines espèces de fossiles dans plusieurs groupes, puisque des recherches ultérieures et plus exactes pourront faire admettre dans l’un ou l’autre groupe, tel ou tel fossile qu’on lui croyait étranger.

Parmi les coquillages propres aux trois groupes du calcaire tertiaire, on peut citer les serpules, les cérithes et les vénéricardes. Le groupe du calcaire compacte se distingue par la présence des coquilles d’eau douce, savoir : des paludines et des lymnées, et par le manque du très grand nombre d’univalves et de bivalves qui sont propres aux deux autres groupes. Le groupe du calcaire proprement dit contient beaucoup de fossiles qui existent aussi dans la division arénacée du calcaire tertiaire, tels que des serpules, le Cerithium mutabile et scaber, des patelles, des Trochus, la Venericardia imbricata et rhomboidea, des huîtres, des peignes, des pétoncles, la Tellina pellucida, la Lucina albella et le Cardium obliquum. Le premier groupe se distingue cependant par les zoophytes, les eschares et les coraux ; les échinites du genre Cidaris, ne sont pas dans le groupe arénacé.

D’autre part, ce dernier a des fossiles qu’on n’a pas vus dans le calcaire tertiaire proprement dit ou qui y sont très rares, tels sont quelques cérithes (C. Margaritaceum et tricinctum), des turritelles, des cônes, des lenticulites, des dentales, des delphinules, des volutes, des modioles, les Pecten pleuronectes et orbicularis, le Pectuneulus pulvinatus, des myes, des nucules, des astartés, des saxicaves, des isocardes et des tarets. Les nucules méritent une attention particulière, parce que les mêmes espèces existent dans l’argile salifère, là où elle est couverte d’argile marneuse, comme à Kniasdwor, ou de sable coquillier et de grès comme à Wieliczka. Quant aux isocardes, il n’est pas décidé si elles n’appartiennent