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roches intermédiaires de la Podolie et le grès des Carpathes. Ses dépôts suivent le cours des sources. La tourbe se développe de même dans les cavités du sol secondaire, tertiaire ou alluvial, comme à Lemberg. A Wielke-Drogi sur la Vistule, on trouve aussi du sable fluviatile, 1/4 de pied de tourbe et 18 pd. de terre tourbeuse. Le sable alluvial renferme le fer limoneux, et le soufre hydraté peut provenir des dépôts de soufre dans la craie.

Étendue. Les alluvions mécaniques ne se trouvent que le long des rivières sortant des Carpathes, comme sur la Raba, le Dunajec, le Saan, le Pruth et le Sereth, et elles s’accumulent plus ou moins, suivant les bords plus ou moins plats ou escarpés. Les dépôts chimiques ont lieu dans des cavités remplies d’eau long de la Vistule, à Koberzyn près de Schoszowice, à Niepolomice, etc., et dans les points les plus bas du bassin de la Podolie. Les sources ont formé des dépôts sur le bord nord des Carpathes, à Rakowa près de Sanok, à Bandrow, etc., ou dans des lieux bas de la Podolie, à Szczenzec et Lubinie, près de Lemberg, à Babin, etc.

Alluvions anciennes. Les alluvions anciennes comprennent ces dépôts puissans d’argile marneuse, de sable et de cailloux, qui bordent en partie le pied des Carpathes, et couvrent en partie les collines de la Gallicie et la plaine de la Podolie, jusqu’à une hauteur supérieure aux plus grandes inondations des temps historiques. Les eaux qui les ont formées ont dû par leur niveau communiquer avec la mer Baltique et la mer Noire. Leurs mouvemens ont dû être violens et durables, d’après les immenses amas de cailloux et les déserts sableux sur le bord occidental de notre bassin. Les fossiles de ces alluvions se réduisent à quelques traces de végétaux et à des ossemens de grands mammifères.

Composition. Les masses diverses de ces dépôts renferment quelquefois des lits tourbeux, et paraissent être toujours le résultat de frictions et de fractures ou de transports. La nature des alluvions varie d’un endroit à un autre, quoiqu’en général l’argile marneuse paraisse le plus généralement répandue.

Le sable plus ou moins grossier ou fin, jaune, moins souvent blanchâtre, ou rougeâtre, est tout-à-fait incohérent dans les grandes plaines sur le bord occidental du bassin, au N.-O. de Cracovie et près de Lemberg, où il a 1 à 5 toises de puissance. Ailleurs il se mêle d’argile marneuse et forme des espèces de dunes bien connues dans la même partie occidentale du bassin, comme à Kurzawka. A Wieliczka on a traversé une toise de sable au-dessous de l’argile marneuse. Il est jaunâtre, grisâtre ou brunâtre, pâteux, et il passe inférieurement à un agglomérat mêlé d’argile et d’infiltrations ferrugineuses. (Puits Joseph, à Wieliczka). C’est dans ces sables qu’on doit trouver autour de Cracovie et de Lemberg de ces tubes vitrifiés par la foudre. L’argile marneuse (Lehm) est jaunâtre, plus rarement bleuâtre, verdâtre ou noirâtre. Les lits jaunes sont plus près de la surface, tandis que les autres sont inférieurs. Les coupes offrent souvent des zones de diverses couleurs. Du sable et des cailloux sont mêlés à l’argile,