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en s’y étant creusé rarement des lits profonds : c’est la cause des fréquentes inondations auxquelles ces rivières sont sujettes, au grand désagrément des voyageurs.

La vallée longitudinale du Dniester, de Sambor à Halicz, et celles de ses tributaires au S., le Stry, le Swica et le Bistrica, offrent à leur sortie des montagnes la même structure. Ce n’est que plus loin, à l’E., que le Dniester prend le caractère tout particulier des rivières de la Podolie. Ces cours d’eau ont peu de largeur et une profondeur assez considérable, et allant jusqu’à quelques cent pieds, de manière que les pentes de ces vallées étroites sont escarpées et courtes, et que le voyageur est étonné, en parcourant ces plaines élevées, de trouver devant lui des fonds si abruptes, et formant les seuls points habités.

C’est en donnant au pays cette configuration particulière, que les rivières des contrées au N. du Dniester, savoir le Strypa, le Sered et le Pohorce, coupent parallèlement du N. au S. la plate-forme de la Podolie et de la Callicie jusqu’à leur confluent dans le Dniester qui coule de l’O. à l’E. Les autres rivières au N. du Dniester, le Koropiec, le Zlota Lipa, le Naraiow et le Lipa, coulent dans des vallées plus larges, plus évasées, et à pentes plus douces.

Les eaux tributaires du Pruth ou du Danube, telles que le Czeremosze, le Seretb, et son affluent le Suczawa, offrent aussi des lits larges et presque toujours plats, comme celui du Pruth, rivière qui produit ainsi de grands ravages ; néanmoins le Screth et le Suczawa traversent ça et là de petits bassins. Dans les endroits où les eaux se sont creusé un lit profond jusqu’aux roches les plus inférieures et les plus dures, comme dans une partie du cours du Dniester et dans les vallées transversales de la Podolie, des contours très marqués caractérisent le cours des rivières. Au contraire elles coulent sur une ligne plus ou moins droite ou très peu ondulée, lorsque les eaux n’ont eu à se frayer une route qu’à travers des dépôts d’alluvion ou de craie, qui sont facilement détruits. Les vallées occidentales du district au nord du Dniester sont un exemple de ce genre.

Cavernes. Parmi les particularités de ce plateau, on doit remarquer les cavernes gypseuses. À trois milles au nord du Dniester, le long de la vallée étroite du Sered, on entre, près de Bilcza, dans un labyrinthe de galeries souterraines qui ne sont qu’à quelques toises au-dessous de la surface du sol, et qui se dirigent de tous les côtés de l’horizon. Les parois de ces cavernes ne sont pas verticales, mais arrondies, et leur fond est couvert en partie de terre amenée par les eaux pluviales, de manière que leur hauteur n’excède guère une toise. Leur étendue horizontale doit être assez considérable, quoiqu’elles deviennent inaccessibles après cent toises, à cause de leur rétrécissement ; l’absence actuelle de toute source jette de l’obscurité sur leur origine ; elles ne se remplissent qu’accidentellement d’eau pluviale. Outre ces cavernes, on en connaît une considérable dans les collines de calcaire tertiaire sablonneux, près de Janow, à l’O. de