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les directions, comme on peut le voir sur la grande route entre Borghetto et Chiavari. L’euphotide occupe plus de place que la serpentine.

Dans la gorge près de Ponzo, coupée au milieu des graviers, on observe sur la côte de Pignone une butte dans le vallon qui conduit à ce dernier lieu ; elle est composée de serpentine diallagique à petits filons de stéatite, et fait évidemment partie d’une grande masse de serpentine cachée par les alluvions. La roche s’étend de là à l’Ouest, sous la forme d’un filon d’un demi-mille de largeur ; elle est mêlée de beaucoup d’euphotide. Entre l’église de Covarra et Pignone, elle repose sur le grès et le schiste argileux. Ce filon se lie peut-être aux masses serpentineuses entre Bracco et Levano.

Je me permets d’ajouter quelques mots sur le Monte Ferrato en Toscane. Cette butte à trois sommets, et est composée de serpentine et d’euphotide ; sa cime la plus méridionale est à deux milles au nord de Prato. Sur son côté sud, vers la plaine, on trouve de la serpentine diallagique. En allant de là sur la pente occidentale de la montagne, on observe du jaspe rouge schisteux ou compacte ; il est placé entre la plaine et la serpentine. Les strates courent du S.-E.-E. au N -0.-0. en plongeant sous la montagne. La serpentine cache le jaspe sur une certaine étendue.

À une colline au N.-O. de la montagne (voy. pl. IV, fig. 8), le jaspe est placé entre la serpentine et le calcaire compacte gris ; on y observe aussi quelques marnes schisteuses, associées en apparence avec le jaspe. C’est là que M. Brongniart a pris sa section ; le calcaire et le jaspe sont coupés par une ramification de la masse principale de la serpentine et de l’euphotide, et cette branche est composée principalement d’euphotide. Ces apparences rappellent celles des trapps. Une coupe de cette montagne, à travers le sommet méridional du Monte Ferrato, aux carrières calcaires de Monticelli, montre que les roches stratifiées inclinent des deux côtés sous les masses non stratifiées, et je crois que ces dernières sont sorties d’une fente, et ont coulé autour de cette espèce d’orifice. Le jaspe peut être subordonné au calcaire ; le schiste brun et le jaspe de Paciana sont les mêmes que les roches semblables entre Lucques et les bains de ce nom. Le calcaire de Monticelli ressemble à celui de la montagne située au N.-O, et cette roche dans les deux endroits correspond à celles de la coupe de Lucques.

D’après ce que je viens de dire, on voit que l’âge relatif des calcaires de la Spezia ne peut pas encore être déterminé d’après ses fossiles. Il faut attendre des détails circonstanciés que M. Pareto et d’autres géologues nous promettent sur la Toscane, le Modénois, et les pays voisins.

Nous n’avons pas encore de preuves évidentes pour préciser l’époque du dépôt des graviers et des blocs, ni l’âge des lignites de Caniparola, quoique je sois disposé à les placer dans le sol tertiaire. Je n’ai découvert de pétrifications ni dans la brèche poreuse ni dans le grès siliceux. Quant aux deux grès entre lesquels sont situés les calcaires de la Spezia, on n’y a vu que des fucoïdes ; les deux