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§ III. Brèche à ciment de calcaire poreux.

La couleur de cette roche est généralement grise ; elle est composée de fragmens de calcaire compacte gris, de schiste et de grès, roches des environs. Dans quelques endroits, il est difficile de remonter à l’origine de ce dépôt, dont le ciment existe çà et là, seul, sous la forme de couches particulières. Je n’ai pu voir ses rapports avec le dépôt de lignite de Caniparola, et je soupçonne que ce dernier est plus récent.

Cette brèche constitue des caps dans le golfe de la Spezia, à la batterie de Saint-Bartholomée et à celle de Sainte-Thérèse. A San-Terenzio elle forme la cime des falaises et le bas pays. Elle se trouve probablement sur les falaises entre le Cap Corvo et Lerici, car des blocs de cette roche tombent de ces hauteurs dans la mer. Cette roche semble liée à la suivante.


§ IV. Grès siliceux.

Ce grès est généralement compacte, en couches compactes ou schisteuses, jaune brun ou blanchâtre, et inférieurement rougeâtre ou verdâtre, et sans fossiles. Il repose en stratification discordante sur le macigno, ou plutôt sur la surface corrodée de cette roche entre la Spezia et Sarzane, comme on le voit sur la grande route.

Quelques unes de ses couches supérieures deviennent marneuses et rouges. Ce grès a été fort tourmenté, à juger d’après ses différentes inclinaisons ; néanmoins il offre une inclinaison générale partant du macigno sur lequel il repose. Près de Musano il plonge au nord sous 40°, à la pointe de Ciapa ; près de San-Terenzio les couches sont contournées. La partie supérieure de la roche, couronnée par le fortin de San-Terenzio, est composée de la brèche précédemment décrite, tandis que sa portion inférieure est formée de ce grès offrant quelquefois les caractères de la brèche, les couches étant contournées.


§ V. Macigno.

Ce nom est donné à deux espèces de grès assez semblables par leurs caractères minéralogiques, mais différens par leur gisement. Je restreins cette dénomination au grès supérieur et dominant. On le trouve en abondance en Toscane, dans le pays de Lucques, de Massa et de Carrare, et près de la Spezia[1]

  1. La coupe suivante entre Lucques et les bains de Lucques est intéressante pour la connaissance du macigno. Le pays autour des bains est montueux, et composé de grès brun et gris, désagrégé ou compacte, çà et là rougeâtre sur la surface, et en lits plus ou moins épais : les eaux thermales en sourdent. Ces roches inclinent au N., sous 25°, à Belvedere. Cette inclinaison est l’opposé de celle observée plus bas dans la vallée principale vers Lucques, où les grès inclinent au S. La direction générale de l’E. À l’O. est donc celle des macigno et des calcaires qui les supportent. En entrant dans la vallée principale depuis la côte de Lucques, l’on observe un grès calcaréo-siliceux, micacé, grossier, brun ou gris, çà et là à taches noires, et inclinant au sud. Cette roche continue pendant quelque temps, puis on la voit reposer sur du calcaire compacte gris, feuilleté et incliné au sud. Plus loin, paraît au-dessous du calcaire compacte de teinte claire ou verdâtre ; du calcaire gris avec beaucoup de matière siliceuse, des marnes de teintes claires, des lits de jaspe inclinant au sud, des calcaires gris contournés à veinules et noyaux siliceux ; enfin, viennent les grès des bains de Lucques, inclinant au nord, et reposant sur les calcaires.