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Terrain de transport.

Les couches de quarzite du fort Saint-Pierre, qui ne s’élèvent sous cette batterie que de 15 à 20 pieds au-dessus du niveau de la mer, ont éprouvé des dérangemens lors de l’époque du terrain de transport. En effet, sur le côté est de cette pointe Saint-Pierre, qui se lie avec la plage du Sableau, les couches de quarzite les plus supérieures sont brisées, disloquées, réduites en fragmens anguleux de toutes les dimensions. Ces débris de quarzite sont entremêlés de cailloux très roulés, de graviers quarzeux, et de sable jaune plus ou moins grossier. Parmi ces cailloux roulés, ceux de quarz blanc dominent, mais il y en a aussi un grand nombre de silex pyromaque blond et gris-noirâtre, qui ont beaucoup de rapports avec ceux des terrains crayeux.

Ce terrain de transport, qui ne s’élève que de 10 à 15 pieds au-dessus du niveau de la mer, se présente en petites couches irrégulières ou amas de 2 ou 3 pieds de puissance, et de peu d’étendue, en adossement sur la pente de la falaise, à droite et à gauche de la hatterie ; de sorte que la partie la plus élevée de ce monticule, où les couches de quarzite sont en place et inclinées de quelques degrés au sud-ouest, ne présente aucune trace de ce terrain de transport.

À cette butte Saint-Pierre se terminent les falaises de quarzite. V. pl. XIX, fig. 3.


Quarzite de la butte du Pélavé.

Entre la butte du bois de la Chaise et la ville de Noirmoutier, se trouve une autre butte isolée au milieu de la plaine ; cette hutte dite le Pélavé, aussi élevée que celle du bois de la Chaise, couverte de bois de pins et chênes verts, est formée de quarzite compacte ou sableux, semblable à celui des buttes du bois de la Lande, de la Chaise et de Saint-Pierre. Dans les couches supérieures de cette butte, qui sont degrés plus ou moins blanc, jaune, ferrugineux et divisé en strates minces, on trouve des empreintes végétales abondantes, en très mauvais état, que M. Boué avait déjà signalées en 1825, dans son mémoire sur le sud-ouest de la France ; Annales des Sc. natur., t. IV, p. 158, an 1825.

Ces couches de quarzite et grès du sommet de cette butte du Pélavé sont presque horizontales, tandis que vers sa partie moyenne les couches vont en inclinant fortement de toutes parts vers le pied de la butte, comme des feuilles d’artichaut. — Cette disposition empêche donc d’apercevoir dans le pied de cette butte le sable ferrugineux qui doit supporter ces quartzites.

La série de buttes qui s’étendent depuis la pointe du bois de la Lande jusqu’à celle du fort Saint-Pierre, nous a offert du côté du nord-est, comme nous l’avons vu ci-dessus, des pointes élevées séparées par de larges et courtes vallées, des escarpemens et déchiremens assez considérables, tandis que du côté sud-ouest elle à une disposition plus régulière, moins tourmentée, produite par l’inclinaison générale des couches de quarzite vers l’intérieur de l’île. Voy. pl. XIX, fig. 2 et 3.