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était liée au sable ferrugineux, ou si elle en était indépendante ; car l’absence totale de coquilles fossiles dans ce quarzite, sa nature minéralogique, et sa texture compacte me donnaient à penser qu’il pouvait peut-être faire partie du terrain tertiaire.

Mais l’examen des deux points que je viens de décrire ci-dessus a entièrement levé mes doutes sur la liaison du sable ferrugineux au grès quarzeux ; dès lors je ne puis m’empêcher de regarder ce dernier comme lié au sable ferrugineux, et comme faisant partie du terrain secondaire.

Aux extrémités de cette longue falaise du bois de la Chaise, les couches inclinent assez fortement d’un côté vers l’anse rouge, et de l’autre, vers l’anse du bois de la Chaise. Mais cette anomalie dans l’inclinaison n’est qu’un accident produit par le creusement des deux anses.

Le pied de cette falaise est couvert de masses énormes de quarzite, qui, entassées les unes sur les autres, produisent de beaux accidens sous le rapport pittoresque.

Parmi ces blocs, j’en ai trouvé un de quarzite compacte gris avec mica blanc, qui, minéralogiquement, est un hyalomicte ; cette variété est rare dans ce quarzite.

Malgré tout le soin que j’ai mis à examiner tous ces blocs de quarzite tombés de la falaise, je n’ai pu parvenir à y découvrir le moindre fragment de corps organisés fossiles.

L’anse du bois de la Chaise ne présente que des dunes de sable marin moderne.

À la petite pointe du fort Saint-Pierre élevée seulement de 20 à 25 pieds au-dessus du niveau de la mer, on revoit encore le sable ferrugineux avec gryphées siliceuses, baguettes d’oursins ; mais il n’a pas plus de o à 10 pieds de puissance. Sur toute cette côte, on ne peut voir sur quoi repose le sable ferrugineux.

La première couche de quarzite blanc à petits grains, qui recouvre le sable ferrugineux, m’a présenté, à sa surface, inférieure des débris de tiges de végétaux, passées à l’état siliceux ; quelques unes, de la grosseur du poignet, sont creuses à l’intérieur et coupées de cloisons transversales minces et à distances égales.

Avant de terminer la description des collines du nord-est de l’île, il me reste encore à indiquer sur la côte opposée, près la pointe de Luzeronde, un lambeau de 4 à 5 toises de puissance, de sable bleu-verdâtre, ou jaune ferrugineux, peu agrégé, divisé en couches de 8 pouces à i pied d’épaisseur, inclinées au sud de 75°, qui s’appuient immédiatement sur le micaschiste grenatifère, avec lequel elles sont en stratification parfaitement concordante. Ce lambeau de sable de la pointe de Luzeronde, visible à mer basse seulement, me semble devoir se rapporter au sable ferrugineux du bois de la Chaise, malgré son éloignement et son inclinaison différente.