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se prolonge jusqu’au-delà de Thorda. Ce sont des alternats de marne argileuse, jaune ou grise, avec des grès calcaires micacés, se décomposant, en partie, en boules ou concrétions globulaires de formes très variées.

À Korod, au nord-ouest de Clausenburg, il y a de petites collines composées de sable tertiaire fin, quarzeux, gris et jaunâtre, dépôt reposant sur une marne argileuse et mélangé de parties calcaires à cause de la quantité des coquillages calcinés qu’il recèle ; ce sont principalement de grands Petoncles (P. deletus Defrance) ; (voy. Beitrage zur Naturgeschichte von Siebenburgen, vol. I, pl. 4, fig. I.), des arches (yoy. idem, fig. 5), des Vénus, une très grande et nouvelle espèce de Bucarde (voy. idem, fig. 2, 3 et 4), une plus petite espèce de Bucarde, des Tellines, une Huître, des Dentales, des Turritelles (nouv. esp.), des Turbo, des Trochus, des Casques et des dents de poissons. (V. pour plus de détails Fichtel, vol. I, pag. 40.)

Le sol tertiaire continue au nord de Korod, vers Sombor et Magy-Egregy, mais les bois et les alluvions n’en laissent apercevoir des couches que çà et là ; ainsi, entre Eskullo et Dal, et dans ce dernier lieu on voit des alternats de sable quarzeux cimentés çà et là en grès, quelquefois globulaire et de grès marneux jaune-rougeâtre à débris de bois et de coquillages univalves.

Près de Sombor, ce sont simplement des sables, et plus loin on rencontre assez de marne argileuse rouge et jaune, semblable à celles de Nyires. Les forêts sont généralement sur les parties sableuses.

À Magy-Egregy, on se trouve de nouveau au pied de la chaîne ancienne qui sépare la Transylvanie de la Hongrie.

Pour arriver au haut de ces montagnes, on gravit des pentes boisées dont la raideur augmente à mesure qu’on s’élève ; la première présente des couches de marne tertiaire argilo-sableuse, quelquefois à cailloux de micaschiste et de quarz, et ensuite des alternats de marne rouge et grise, couverts de marne sableuse grise ; le second échelon de la pente offre des grès calcaires plus ou moins fins qui, plus haut, s’associent au calcaire arénacé à nummulites et au calcaire grossier coquillier et micacé. Ces couches inclinent à l’ouest ; des blocs de grès quarzeux grossier, de calcaire tertiaire à coraux, à nummulites ou à bivalves et univalves calcinées, indiquent les destructions qu’ont éprouvées les assises tertiaires supérieures le long de cette chaîne composée de micaschiste chloriteux ou talqueux à nodules et petits filons de quarz[1].

Avant d’arriver au col du mont Mesesch, qu’il faut traverser pour aller à Zilab, des parties dépourvues de bois permettent au voyageur de voir une grande

  1. Le dépôt tertiaire s’étend vers Sibo, où Fichtel en indique et figure les fossiles caractéristiques, tels que des Petoncles, des Peignes, de très grandes Huîtres, dont une espèce est gryphoïde, des os de poissons, etc. (Beitrage zur Mineral-Geschichte von Siebenburgen, vol. I, p. 12, et pl. II, fig. 1 et 2) ; d’une autre part, il se prolonge au sud vers Magyarod, témoin les nummulites, huîtres, etc., qu’y cite le même auteur.