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endurcis et réagglutinés par des filets de pyrite ou par une pâte marno-pyriteuse. Dans cette contrée, en un mot, le grès carpathique a été travaillé extraordinairement par les éruptions ignées, les sublimations métallifères, les actions thermo-électriques, la chaleur et les vapeurs acides.

« À Batiz-Poyana, on exploite aussi des pyrites en partie cuivreuses et aurifères, avec un peu de galène argentifère.

« Avant de quitter la Transylvanie, et pour achever de décrire la grande chaîne, en grande partie porphyrique, qui sépare cette principauté du Marmarosh, je vais consigner ici mes observations faites dans la vallée du Nagy-Szamos depuis Dees à Radna, ce qui nous ramène près du col de Borgo et de la Bukowine. Tous les bords de la partie inférieure de cette branche du Szamos sont formés jusqu-à Saint-Gyorgy par des grès marneux micacés gris, quelquefois grossiers (Bethlen), jaunâtres ou rougeâtres, roches alternant avec des marnes argileuses et schisteuses. La limite entre les molasses et le grès carpathique. » (secondaire récent) est difficile à établir avant d’approcher de Voraria et même de Saint-Gyorgy, où les montagnes commencent à être plus élevées et les cimes pointues.

« Dans les lits des torrens qui descendent des montagnes au nord du Szamos, on rencontre, à Makorf, des blocs de porphyre provenant des monts Czibles, à Szalva, des cailloux de grès carpathiques ; près de Rébrisora, les mêmes graviers, avec des fragmens roulés de porphyre, de siénite et de micaschiste, indications précieuses pour se faire une idée de la constitution géologique des hautes montagnes boisées et sauvages s’étendant du mont Czibles au mont Pésul et aux sources du Bisztricz.

« À Saint-Gyorgy domine le grès carpathique, quelquefois grossier et à cailloux de quarz et fragmens de schiste argileux. Ce dépôt s’étend jusqu’à Major, et est coupé entre ces deux villages par un gros filon de porphyre quarzifère et boursouglé. Cette dernière roche a l’air de former les sommités qui s’élèvent au nord.

« Après Major, on entre dans un terrain de micaschiste et de schiste chloriteux, avec des bancs de calcaire grenu, semi-lamellaire ou compacte.

« Au contact de cette dernière roche et du schiste, il y a au nord-est de Radna des nids de galène accompagnés de blende, de pyrite et de chaux carbonatée rarement cristallisée ; ce gîte donne lieu à une exploitation.

« On observe dans le micaschiste des couches grenatifères à Kukurasa, à l’est de Radna, non loin du partage des eaux de la Transylvanie et de la Moldavie ; enfin il y a aussi dans les environs de Radna un peu de schiste argileux à pyrites cuivreuses. »