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n’ont que quelques ponces ou même quelques lignes. Outre de fréquens rétrécissement, les roches voisines sont souvent imprégnées de minerais, et surtout de pyrites. Quelquefois ces dernières parties qu’on peut appeler métallisées, prennent une curieuse apparence bréchoïde ; on en exploite souvent des parties considérables, ce qui produit alors, pour le mineur, des filons d’une puissance énorme, parce que, pour lui, les mots de roche exploitable sont synonymes de celui de filon. Ainsi, sur le cours du filon principal de Nagybanya, on montre au géologue un espace exploité de 9 toises de largeur. »

À Nagy-Ravaspatak, les mines de Sigismond sont établies sur des filons dits du mur à pyrites aurifères. Plus à l’ouest, dans le vallon du Voresviser-Thal et à Hossu-Patak, il y a une quantité innombrable de filons, qui ont les mêmes gangues qu’au mont Kreuzberg. Néanmoins on y rencontre de plus du spath calcaire. Dans la vallée de Fernezely, un gîte de Firiza offre aussi ce dernier minéral, alternant avec du quarz.

« Entre Firiza et Fernerczely il y a, outre les porphyres blanchâtres, des porphyres noirs, non métallifères, constituant, à ce qu’il paraît, les masses ignées les plus récentes de ces environs. Au pied du mont Rozsa, cette roche renferme des fragmens de grès et de marne fort altérés, et même des grains de quarz, de manière qu’elle passe même à une espèce de brèche.

« Les grès ou les agglomérats du grès carpathique sont évidemment altérés et les marnes devenues jaspoïdes. C’est une répétition des accidens d’altération détaillés près de Lesnek, dans le sud-ouest de la Transylvanie.»

Le sommet du mont Rozsaï est formé par du porphyre siénitique, qui, en partie, se sépare en colonnes prismées.

À Iloba, à l’ouest de Nagybanya, les pyrites aurifères sont remplacées par des pyrites cuivreuses, du cuivre carbonaté bleu et vert, un peu de cuivre natif et de cuivre oxidé noir. Il existe une source acidulée et ferrugineuse à Bourboda.

Environs de Felsobanya. — La chaîne, s’étendant de Nagybanya à Kapnik, est entrecoupée, à Felsobanya comme à Nagybanya, par plusieurs gorges et vallons, débouchant dans la vallée de Czasar. Entre ces sillons se trouvent des montagnes coniques, parmi lesquelles le mont Goldgrubner atteint une assez grande hauteur. Plus au nord est le mont Blidar, qui est encore plus élevé.

Les porphyres de Nagybanya constituent encore ces hauteurs ; au-dessus des mines appelées Grossgrubner-Handlung, ils empâtent du pyroxène verdâtre et sont verts ; d’autres variétés passent à l’eurite ou même à un feldspath presque vitreux. Les mêmes décompositions s’y observent ; des fragmens angulaires de porphyre intact se trouvent au milieu de ces pâtes désagrégées et tendres ; de petits filets noirâtres de fer sulfuré décomposé traversent ces dernières dans toutes les directions, et l’altération des roches s’observe surtout près des gîtes métallifères.

On est surpris de trouver associés avec ces porphyres des schistes feuilletés noirs