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En descendant du mont Budos-Hegy par le mont Balvanyos à Lazarfalva, on revoit du grès carpathique paraître au milieu des montagnes trachytiques. Le mont Balvanyos est composé du même trachyte que les environs du lac Sainte-Anne, et il y a au pied une source acidule et ferrugineuse, espèce d’eau abondante dans toute la vallée du Szecklerland, au pied de la chaîne trachytique, surtout au sud de Rakoz.

« Si l’on descend au sud du mont Budos-Hegy, on rencontre sur sa dernière pente un petit lambeau de tufa trachytique décomposé, puis on entre dans la formation du grès carpathique qui borde, en montagnes de médiocre hauteur, la plaine de Keztli-Vasarhely, et renferme à Orschola, dans des filons spathiques, une prodigieuse quantité de quarz hyalin prismé avec diverses troncatures sur les angles. Ces jolis cristaux transparens sont si abondans, qu’un propriétaire en a couvert les allées de son jardin. »

De Lazarfalva à Kaszony-Ujfalu s’étend, du sud au nord, une haute chaîne (monts Nyergos) de grès carpathique, qui court aussi du sud au nord ou du sud-ouest au nord-est, et à une inclinaison irrégulière quelquefois au nord. Entre Kaszony-Ujfalu et Egerpatak on suit une vallée évasée, et on retrouve le grès carpathique autour de Dalnok. Le même dépôt forme la crète du mont Szeredo entre Egerpatak et Buzas-Fondulos, et ensuite on voyage en plaine par Rety-Angyalos, jusqu’à Sepsi Sz. Gyorgy, sur l’Aluta. De ce dernier village à Malnas on rencontre des alluvions avec beaucoup de gros blocs de trachyte, et les montagnes des deux côtés de l’Aluta sont composées de grès carpathique, qui s’étend aussi, en descendant la rivière, vers Arapatak et Petersberg. Ces montagnes ont dû une fois former un barrage sur l’Aluta. Il y a une source acidule près d’Arapatak.

Derrière ce dernier village, au nord, la pente des coteaux est couverte d’un épais dépôt d’argile marno-sablonneuse, micacée, jaunâtre, qui paraîtrait recouvrir ou plutôt être recouverte de graviers quarzeux. Cette argile, sur une épaisseur d’une trentaine de pieds, contient en abondance des moules d’eau douce (Mytilus Chemnitzii) ; une Cyrène ; deux nouvelles espèces de paludines, dont l’une est assez grosse (nov. spec.) ; une petite bucarde (nov. spec.) ; une planorbe, une petite mélanie à bord simple sur la spire, et voisine, si elle n’est identique, avec une espèce qui vit actuellement dans le lac de Côme ; enfin, des œufs de mollusques. À Foldvar, de l’autre côté de l’Aluta, on revoit des argiles sans fossiles.

« Entre Arapatak et Vasarhely on traverse d’abord des collines tertiaires fort couvertes d’une marne alluviale brune, rougeâtre, à cailloux de quarz et de micaschiste. Çà et là on voit paraître des marnes tertiaires, micacées, grises, verdâtres. À deux lieues avant Illyefalva il y a des blocs de calcaire tertiaire à ostracites. Plus près d’Illyefalva il y a des affleurement de grès extrêmement micacé, et dans ce village même, des sables trachytiques et des marnes