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Madefalva, et a fait sa rupture près de Rakos ; il est couvert, de Sz. Mihaly à Rakos, par l’agglomérat trachytique. Un autre s’étendait de Sz. Kiraly, vers Tusnad.

Entre Csik Czereda et Sz. Kiraly, on passe entre des crêtes de 100 à 600 pieds de hauteur, qui sont composées de trachyte poreux peu amphibolique, gris, violâtre et rougeâtre, et ça et là assez endurci pour servir à faire des meules, surtout à Sogod. « Il y a même dans ce dernier lieu du porphyre trachytique quarzifère. »

Une chaîne d’agglomérat trachytique s’étend vers Sz. Gyergo, et a dû jadis couper la vallée de l’Aluta qui s’élargit ensuite vers Sz. Gyergo ; la chaîne passe plus loin devant Szekfulva ; mais à l’est de ce dernier village on ne voit plus que du grès carpathique inclinant à l’est. Plus haut dans les crêtes, ce dépôt offre des agglomérats composés de fragmens de micaschiste, de quarz et même de granite.

D’une autre part, en suivant l’Aluta, depuis Sz. Kiraly à Tusnad, on passe très vite des trachytes, parties constituantes fines, à un dépôt stratifié d’agglomérat ponceux qui s’étend jusque vers Tusnad. D’abord cette roche est fort peu reconnaissable, et peut être mêlée d’argile et à tubulures comme les roches d’eau douce. On en emploie même à Sz. Irme une variété jaune brune pour faire de mauvaises briques. À Verebes la même roche alterne avec des sables trachytiques et à Tusnad, au pied des cônes trachytiques d’éruption des lapillis, et même des petits blocs de trachyte ponceux viennent s’associer aux lits de sable. Dans ce lieu on a devant soi l’effet et la cause ; car il est très probable que ces déjections ponceuses font partie des montagnes trachytiques dont il va être question, et qui ne paraissent cependant pas avoir donné de coulées. »

De Czekefalva ou de Tusnad on peut visiter commodément les sommités boisées et trachytiques de Heramteto, qui peuvent s’élever à 2000 pieds sur la vallée, et renferment au sud de Lazarfalva le cratère-lac de Sainte-Anne. Le pied de cette extrémité de la grande chaîne de trachyte de la Transylvanie orientale n’est pas encroûté d’agglomérats, mais est couvert de sable feldspathique à blocs de trachyte serai-ponceux, déjections dues probablement au cratère dont la description va suivre.

Depuis Lazarfalva ou Tusnad on arrive très promptement à des rochers en place de beau trachyte rouge et gris à amphibole et mica.

Le cratère-lac est entouré d’assez hauts cônes tronqués de trachyte, et il faut descendre pendant un bon quart d’heure par une pente très rapide, et sur un sol à odeur de soufre, avant d’arriver au bord de ce lac tout rond et offrant du côté de l’est une très petite étendue d’un sol marécageux. Sa profondeur va, dit-on, jusqu’à 20 toises, et son diamètre peut bien avoir 400 toises. On lui donne une demi-lieue de tour, tandis que le pourtour supérieur de tout le cratère aurait une lieue et demie de circonférence.

« Ce qui rend ce lac encore fort remarquable, c’est que ses eaux n’ont en