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inclinant au nord-est sons 40° recouvre le granite, et s’étend de là vers Eperies.

Non loin de là sont les mines célèbres d’Opale, en petits nids et filets, dans des trachytes qui offrent la particularité de contenir dans un lieu, au milieu d’une masse blanchâtre, des pyrites, et même de la galène. Près de Czernewitza, à Funfzig-Thalern, on dit même qu’on a exploité du cinabre aurifère, et sur la pente de la plus haute montagne, appelée Cujawa, on a trouvé de très beaux morceaux d’antimoine sulfuré. Dans les environs de Finta, il y a des débris de grès coquilliers tertiaires à arches, lucines, cérithes, huîtres gigantesques, etc. ; mais les roches en place paraissent des grès carpathiques.

Une chaîne trachytique s’étend du château de Kapivan à l’ouest, et se termine à Gergelaka : près de Tennye, s’élève le haut mont Strasz, où le trachyte est amphibolique ; et plus loin cette roche forme encore la butte isolée du château de Saros, où cette roche est granitifère. Depuis le château de Kapivan, s’étendent encore quelques collines semblables ; au nord, entre Finta et Saros, il y a des alluvions argileuses, puis du grès carpathique ; et près d’Éperies, on ne remarque des fragmens de trachytes ni dans les alluvions, ni dans un grès tertiaire grossier. Sur la route de la source acidule de Czemète, on traverse des grès carpathiques ; ce genre d’eau minérale sort aussi du trachyte, comme par exemple à Cujawa.

À Sovar, l’on a percé jadis un puits à la recherche d’eau salée. On a trouvé successivement deux toises de terre végétale, quatre toises de cailloux et de sable, deux toises d’argile bleue, huit toises de grès stratifié, sept toises de grès mêlé de sélénite, cinq toises de la même roche, avec des traces de sel qui ont continué à se montrer depuis la 49° toise de profondeur jusqu’à la 70°. En 1827, le niveau de l’eau salée était à 53 toises 2 pieds 11 pouces sous la surface du sol, et s’étendait jusqu’à 73 toises 5 pieds de profondeur. D’après les actes existans, on ne peut savoir quelle était la direction des couches ; mais les échantillons conservés prouvent qu’il y a là du sel gemme véritable, ainsi que de l’argile salifère, avec de la sélénite. D’une autre part, près de là, on a poussé, il y a trente ans, un puits jusqu’à 64 toises de profondeur, sans avoir trouvé de sel. D’après les observations conservées sur les deux puits établis, il devient probable qu’on a attaqué deux masses superposées l’une à l’autre.

Sur la route de Bartfeld, le grès carpathique se montre près de Raszlawicza, et à une demi-lieue à l’ouest, il y a des cimes semblables à celles du sol trachytique ; à Bartfeld, il y a des sources acidules, sortant du grès carpathique, dont la crête, qui sépare la Hongrie de la Gallicie, n’a que 1,500 pieds de hauteur absolue entre Bartfeld et Jaslo.

Sur la pente sud des Carpathes, les alluvions anciennes et argileuses sont très étendues, et recèlent des restes de mastodontes comme à Zboro, Bechezow et Konieczna.

Près de Zmygrod, et de là jusqu’au-delà de Jaslo, le pays est assez plat, surtout du côté de l’est ; au nord de Jaslo, il y a des carrières de grès quarzeux tendre,