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encore visités par aucun géologue. Des gryphées colombes et des hippurites se rencontrent dans ces masses.

Enfin dans le sud-ouest de la Transylvanie, il y a plusieurs localités où des couches arénacées coquillières, en tout semblables à celles de Gosau, en haute Autriche, viennent se placer au-devant des derniers contreforts de la chaîne schisteuse ancienne.

Trois localités en ont été étudiées par MM. Fichtel, Partsch et moi, et il y en a probablement encore d’autres à découvrir ; car le sol tertiaire de la Transylvanie est composé surtout de molasse grossière ou argileuse, suivant les localités ; les masses du premier genre sont surtout reléguées dans le nord-est et le sud-ouest de ce pays, et tout ce dépôt se lie par le moyen de la vallée du Szamos avec la vaste zone de molasse argileuse, qui borde toutes les frontières occidentales de la Transylvanie, et se prolonge de la Hongrie dans le Bannat.

Ce terrain comprend de grandes masses d’argile, plus ou moins pures ou marneuses qui sont salifères ou gypsifères, ou renferment même des bancs de sel et rarement du gypse. C’est, en un mot, le même dépôt qu’en Gallicie, et on le retrouve encore dans le petit bassin du Marmarosch. C’est lui qui produit çà et là des étangs ou des mares plus ou moins saumâtres, en empêchant l’écoulement des eaux pluviales.

Jusqu’ici des coquillages fossiles n’ont été reconnus dans les couches salifères de Transylvanie qu’à Korond ; mais des bois bitumineux et même des impressions végétales y sont des accidens communs. Born cite aussi des coquilles dans le sel du Marmarosch.

L’ouvrage et la carte de Fichtel indiquent la plupart des localités les plus salifères et celles où sourdent les nombreuses sources salées ; et ses données montrent bien les rapports du terrain salifère avec celui de la Valachie, de la Moldavie et de la Gallicie[1], tandis que le journal de M. Lill nous met bien au fait de la position et de la structure de ces dépôts curieux. Ce dernier savant est surtout très explicite sur sa liaison intime du sol avec la formation d’agglomérats trachytiques de la Transylvanie orientale, et surtout avec un aggrégat trachytico-ponceux remanié, dépôt répandu dans presque toute la Transylvanie et existant même dans le Marmarosch.

Ces dernières roches sont fort curieuses, soit à cause de leur stratification parfaite et leurs impressions de feuilles de dicotylédone[2], soit à cause de leur ressemblance

  1. En général, cette description du terrain salifère, par Fichtel, est fort curieuse à lire dans sa Théorie sur l’origine de ce dépôt ; il signale les couches de cendres volcaniques qui le recouvrent et les soulèvemens qu’il a éprouvés, et qui ont produit des montagnes et des chaînes (vol. II, pag. 83 et 86).
  2. M. Partsch trouve des rapports entre quelques unes de ces feuilles et celles du Cornus mascula.