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de Clauseuburg, ainsi qu’entre Koschova et Dobra, et même à la porte de Fer (Eisernesthor) entre la vallée de Hatszeg et les vallées de Bisztra et de Temes dans le Bannat. D’un autre côté la même chose arrive pour le bassin valaque dans la direction du défilé ou col bas d’Oytosch, et même près celui de Rothenthurm.

La grande chaîne de Fagaras qui borde le côté sud du bassin transylvain est formée par des schistes cristallins, surtout des micaschistes, avec quelques roches amphiboliques ; elle recèle des métaux, comme nous l’apprennent les observations d’autant plus précieuses de M. Lill, que ces montagnes sauvages sont difficiles à visiter.

Un grand terrain de micaschiste constitue en partie la chaîne occidentale de la Transylvanie, et se prolonge dans le Bannat, tandis que des roches semblables, associées à des gneiss indistincts, quelques amphibolites et quelques couches calcaires constituent sur la frontière moldave le prolongement de la chaîne primaire de la Bukowine.

Le terrain qui succède partout immédiatement au sol ancien, est le grès carpatique ; ce grand dépôt passe du Marmarosh dans la Transylvanie septentrionale en même temps que les couches semblables du revers septentrional des Carpathes se prolongent de la Bukowine en Moldavie, et dans toute la Transylvanie orientale.

Ce grès forme même à lui seul les montagnes qui séparent de la Moldavie et de la Valachie l’extrémité angulaire du sud-est de la Transylvanie. On le retrouve au pied de la chaîne de Fagaras, et surtout dans le coin sud-ouest du même pays, près des frontières du Bannat. Enfin, passant de là sous le sol tertiaire, il constitue au nord du Marosh jusqu’au-delà de l’Aranyosh, une vaste étendue de montagnes dans lequel il a été décrit toujours comme grauwacke.

Comme dans les Carpathes cette formation présente en Transylvanie différentes masses, ainsi les parties inférieures paraissent dominer dans le nord de ce pays et forment le noyau central des montagnes des bords de l’Aranyosh, tandis qu’autour de ce dernier groupe il y a un vaste système d’agglomérats et de calcaire bréchoïde ou à nummulites qui appartient au grès vert proprement dit. Ce dernier système est surtout extrêmement développé au sud de Cronstadt, où il forme des montagnes considérables, fort élevées, et flanquées contre les schistes cristallins de la chaîne de Fagaras.

Les détails et les coupes que M. Lill donne à ce sujet sont tout-à-fait nouveaux, et nous reportent dans les Alpes par la puissance des couches calcaires qui y est indiquée. Il y a eu là d’énormes charriages ; on y reconnaît les indices de quelque grande révolution, ou de quelque soulèvement de montagne, et vu le redressement des couches, ces amas de débris ont dû subir ensuite les effets d’une autre catastrophe non moins terrible.

Les mêmes roches agrégées et calcaires ont été retrouvées par M. Lill sur les frontières de la Moldavie et du nord-est de la Transylvanie, dans des lieux non