Page:Mémoires de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1833-1834.djvu/275

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ce n’est qu’au moyen d’une vallée longitudinale dirigée du nord-ouest au sud-est qu’il passe d’une vallée longitudinale dirigée dans un sens totalement différent à une fente courant du nord au sud. De plus, la vallée longitudinale qu’il occupe avant de se déverser dans le Dunajec, fait avec le sillon longitudinal, contenant cette dernière rivière, avant leur réunion, un angle qui est juste la somme de la différence de direction entre le système dirigé du nord-ouest au sud-est et du nord-est au sud-ouest. Le cours seul de cette rivière devait donc déjà suffire pour faire soupçonner dans les Carpathes deux grands systèmes opposés de direction.

Déjà plus à l’ouest l’on trouve des indices de ces deux séries de sillons dans le coude décrit par le torrent débouchant, dans le Dunajec, à Zabrzez ; dans les bifurcations du Raba, à Mszana-Dolna ; dans le confluent du Skawa et du Skawica, et dans celui du Koszarawy et du Sola. Dans ces quatre cas, un angle assez aigu est le résultat de cette rencontre.

À l’est du Poprad, de faibles traces du système du sud-ouest au nord-est se reconnaissent dans les coudes de la vallée de Kamenice, près de Neu-Sandec, dans ceux du Biala, au-dessous de Grybrow, du Ropa, au-dessus de Gorlice, et dans certaines parties du cours du San, au-dessus du Mrzyglod, de celui du Wiar à Ryboticze. Plusieurs afflueus du Dniester (Stry, Swica, Lomnica, Bystrica) et du Theiss coulent dans une direction à peu près semblable, mais toujours dans des vallées transversales, qu’on ne peut pas comparer aux autres, qui sont toutes longitudinales.

En poursuivant nos observations à l’est, nous trouvons dans le San, le Stry, le Topolya ou Opla, les extrémités supérieures du Czeremosz, de l’Ungh (le Lyutta, le Turia), du Latoreze (le Zsdenyava, le Szlanka), et même dans la plupart des extrémités des affluens du Theiss (le Repinska, le Tatabor, le Mokra, le Taracz, le Fekete-Tilza, etc.), une suite de sillons longitudinaux que ces rivières quittent brusquement pour prendre leur cours du sud au nord ou du nord au sud. Dans quelques rivières ce changement de direction a lieu plus d’une fois, comme dans le Dunajec, le Poprad, le Stry, etc.

Le changement de direction des canaux d’écoulement du nord-ouest au sud-est, pour celle de l’est à l’ouest, ne commence qu’en Bukowine, et devient fréquent en Moldavie et en Transylvanie, où il est ensuite difficile de distinguer toujours la dernière direction d’avec celle de l’ouest-sud-ouest à l’est nord-est. Une partie du cours des rivières de Moldava, de Bisztricz, du Tatros, du Maros (Passus Remeszel, et entre Dobra et Lippa), du Szamos et de l’Aluta, offrent des exemples de ce que j’avance, tandis que la direction ouest-sud-ouest à est-nord-est est bien manifeste dans les rivières de Kis-Kukullo et Nagy-Kukullo, qui traversent le sol tertiaire de la Transylvanie, dans les branches supérieures du Kis-Szamos, dans les fentes occupées par l’Aranyos et l’Ompoly, et dans le Eéjer-Koros, le Sebes-Koros et le Bisztra, qui coupent plus ou moins complètement la chaîne de la Transylvanie occidentale. L’avant-dernière rivière la traverse