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Les montagnes qui font partie du système transversal sont celles qui atteignent les hauteurs les plus considérables, surtout dans les points où elles se trouvent en même temps sous l’influence du système longitudinal. Ainsi, la chaîne de Frontagna qui domine Calvi, est ce qu’on pourrait appeler la partie colossale de l’île, à cause de l’étendue considérable occupée par cette proéminence qui s’élève presque constamment à un niveau de 2,000 mètres, en atteint quelquefois 2,600, comme aux sources du Golo, et se soutient à 12 et 1,500 jusqu’à une distance peu considérable de la côte.

Les monts Doro et Rotondo, qui forment les points culminans de la surface de la Corse, sont placés un peu à l’est de la ligne de partage, et occupent à peu près le centre de l’île ; ils s’élèvent à 2,700 mètres ; mais ils ne sont pas accompagnés d’un entassement de montagnes aussi massif que celui de la chaîne de Frontagna.

Les deux rides qui suivent celle du mont Doro, et qui embrassent le golfe de Valinco, marchent avec des hauteurs à peu près parallèles. Dans la partie qui court dans la direction du sud-ouest, les cimes ont de 12 à 1,500 mètres ; mais au point où elles se recourbent pour marcher vers le nord, leur saillie éprouve un exhaussement considérable, et atteint une élévation de 2,000 à 2,200 mètres.

Les deux dernières rides transversales qui terminent la Corse s’abaissent considérablement ; celle des monts de Balistro et de la Trinita n’a plus que 3 à 400 mètres, et celle qui borde le détroit de Bonifacio, n’en a plus que 100 à 150.

Dans le détroit, les rides qui montrent leurs sommités aux îles de Lavezzi et de Cavallo sont également fort peu élevées au-dessus des vallées qu’elles déterminent, car on trouve fond à 60 et 70 mètres ; et la hauteur des sommets audessus de la mer ne dépasse pas 40 à 50 mètres.


Le niveau des chaînes longitudinales est constamment moindre que celui des chaînes transversales.

Le cap Corse sort de la mer assez brusquement, en s’élevant à une hauteur de 5 à 600 mètres, qu’il conserve pendant quelque temps ; puis, continuant à monter, il atteint 1,000 à 1,200 mètres, et se prolonge en conservant cette hauteur moyenne jusqu’à la rencontre de la Serra del Prato, qui, du nœud de montagnes de l’Asinao, arrive vers lui : de distance en distance, cette chaîne présente quelques saillies irrégulièrement distribuées ; la plus considérable est celle du Santo-Pietro, qui s’élève jusqu’à 1,650 mètres. La Serra de Tenda, qui est parallèle à cette première chaîne, n’a pas autant de régularité, mais son niveau se soutient à peu près aux mêmes hauteurs, de 1,000 à 1,200 mètres.

Les pentes, de la chaîne du cap Corse supportent une vaste plaine que la mer laisse à découvert, sur une largeur de 2 à 3 lieues, depuis les environs