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que les conditions géométriques, pour qu’elles aient pu produire un cratère de soulèvement.

Je pense qu’il ne sera pas inutile de jeter un coup d’œil sur les caractères minéralogiques qui font des phonolites le passage des trachytes aux basaltes. Ces comparaisons ne peuvent que jeter du jour sur un point de la science encore si confus et si incertain, que M. Brongniart s’est cru obligé de placer la roche Sanadoire, masse essentiellement phonolitique, à la fois dans les terrains plutoniques trachytiques, comme eurite compacte, dans les terrains volcaniques trappéens, comme eurite sonore, et dans les terrains laviques, comme leucostine.

Ils tiennent aux trachytes par la présence des cristaux de feldspath lamelleux, par la présence de l’amphibole et par leur couleur généralement claire. L’amphibole ne s’y montre pas toujours ; mais je n’y ai jamais vu le pyroxène.

Ils en diffèrent par leur nature plus zéolitique, plus riche en alcalis, par leur structure tabulaire et par leur mode d’émission.

Ils se rapprochent des basaltes par leur aspect compacte et cristallin, la structure prismatique et l’abondance de la mézotype dans leur pâte. Je crois avoir reconnu des zircons et de l’olivine dans le phonolite du Griou. J’engage donc les géologues qui visiteront cette montagne à examiner avec soin les roches du sommet et le sable des ruisseaux qui prennent naissance à la base.

Ils diffèrent des basaltes par l’absence du pyroxène, par une moindre proportion de protoxyde de fer et de magnésie en combinaison, et par leur émission en cônes ; mode de formation qu’on ne peut assimiler aux dykes basaltiques toujours peu saillans au-dessus de leur cheminée. Il faut dire que cependant le roc Douzières est un véritable Dyke.

Après la sortie des masses phonolitiques, la force d’éruption se défendit complètement par le remplissage de quelques fentes. La nature de ces filons diffère assez souvent de celle des roches en masse, comme nous avons vu les filons de trachyte différer des laves anciennes. La structure de ces filons est compacte ou schisteuse ; l’aspect, nacré on terreux ; la teinte, toujours claire, variant du vert au blanc jaunâtre. On voit de ces filons au pas de Compaing, autour des Chazes, au ravin de la Couelle, au Plomb, à Peyrearse, au Mary, etc. De ceux de ces filons qui ont la structure schisteuse, M. Burat a fait une classe de trachytes à part sous le nom de trachytes schistoïdes. Si je ne me trompe, il devra rayer ce groupe de son livre. Non seulement la pâte complètement homogène et dépourvue de cristaux, la structure schisteuse en petit et tabulaire en grand, éloignent ces roches des vrais trachytes ; mais on voit à la Roche Blanche du Falgoux cette variété schisteuse, blanchâtre et satinée, constituant toute la partie occidentale du dyke, passer graduellement à un phonolite bien caractérisé. On ne peut mettre en doute l’unité de cette masse, et les filons schisteux appartiennent incontestablement