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MÉMOIRE


SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE DE LA CORSE,


PAR M. JEAN REYNAUD,


INGÉNIEUR DES MINES.


L’intérêt qui se porte aujourd’hui vers la détermination des dépôts supérieurs, surtout lorsque, par leur position géographique, ils deviennent des anneaux importans de la vaste chaîne de ces terrains, m’a fait penser qu’il pourrait être utile de mettre en ordre quelques notes que j’avais recueillies sur les formations tertiaires de la Corse. Ces notes, écrites dans le courant de l’été de 1830, à la suite de quelques courses à travers les montagnes de cette île, par un voyageur dont la géologie n’était point le but spécial, n’ont d’autre valeur que celle qui peut être relative à l’état d’imperfection dans lequel se trouvent nos connaissances sur la nature de cette contrée, et elles sont offertes ici d’une façon toute désintéressée, en attendant que des observations plus étendues et plus régulières viennent prendre leur place, et fournir à la science d’autres données.

N’ayant eu ni l’occasion ni le loisir de suivre les grandes chaînes avec l’attention et la persévérance qu’aurait réclamées leur étude, je me trouve empêché d’entrer dans le détail de leur description ; étant obligé cependant, pour mieux faire comprendre les terrains supérieurs, de commencer par faire comprendre, au moins en partie, les terrains plus anciens sur lesquels ils reposent, je me bornerai aux observations d’ensemble que m’ont suggérées l’aperçu de la masse de ces montagnes et l’exploration particulière de quelques unes d’entre elles.

La Corse, malgré son voisinage et sa qualité de département français, étant fort peu connue, et figurée d’une manière tout-à-fait fausse sur la plupart des cartes géographiques, on me permettra, je l’espère, dans l’intérêt de la vérité, de commencer par quelques préliminaires indispensables sur les traits principaux de son relief et de son littoral.

La Corse fait partie de cette chaîne de montagnes qui, courant du nord au sud, entre le 7° et le 8° degré de longitude, domine les basses contrées submergées