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autres. Ainsi il est très difficile de trouver une portion d’animal dont les os ne soient pas hors de la position respective qu’ils avaient dans le squelette.

Les os d’éléphant, de mastodontes, de rhinocéros, d’hippopotames, d’ours, d’hyènes, de bœufs, de chevaux, de cerfs, se trouvent mêlés ensemble sur le même plan, et quelquefois accolés les uns aux autres, comme l’a observé M. Nesti, et les os d’une même espèce animale gissent à toutes les hauteurs, bien entendu dans les niveaux géognostiques que j’indiquerai dans mes coupes.

Ces fossiles se trouvent surtout dans un triangle compris entre l’Incisa, Castelfranco et Monte-Varchi.

Nous avons vu précédemment que sur le bord nord du bassin, les cailloux roulés dominent ; le contraire a lieu sur le bord sud opposé (rive gauche de l’Arno) ; ce sont les sables jaunes qui reposent sur le pied de la chaîne de Monte Grosi. Les localités où ces sables offrent les plus belles coupes, sont : 1° À un mille au S.-E. de la petite ville de San-Giovanni, le monticule très élevé, appelé Monte-Carlo ; lequel est entièrement formé de sable jaune micacé, alternant à sa partie inférieure avec des couches d’argile bleue sur laquelle il repose. Le guide Pieralli m’a assuré avoir trouvé beaucoup d’ossement d’hippopotame sur le flanc sud de ce mont, dans une couche de vingt pieds de sable jaune micacé, avec petits cailloux roulés.

L’escarpement opposé au côté nord de Monte-Carlo, sur la rive gauche du torrent (borro), derrière la poderia del Buccino, présente des sables jaunes micacés très fins contenant vers leur partie supérieure des couches de coquilles d’eau douce et quelques vertèbres de poissons. Je me bornerai ici à indiquer les genres et quelques espèces de ces coquilles d’eau douce, me réservant plus tard de décrire et figurer les espèces nouvelles dans un travail particulier ; ce sont : Paludina impura, Pal., voisine de la vivipara, deux autres Paludina non décrites ; Bulimus lubricus et Bul.. non décrit, Lymnæus auricularis, deux espèces d’Unio voisines dupictorum et littoralis. Ces coquilles y sont toutes mêlées. Les grandes paludines sont quelquefois brisées, leur bouche est remplie de petites coquilles d’eau douce et de sable fin.

Ces sables jaunes coquilliers alternent inférieurement avec des couches d’argile bleue contenant des Unio, disposés par lits. Ces Unio sont la plupart brisées, aplaties, et couchées dans toutes les positions.

Le désordre qui règne dans le dépôt de ces coquilles d’eau douce prouve qu’elles n’ont pas vécu dans le lieu où on les trouve aujourd’hui, et qu’elles ont été apportées de plus haut par un cours d’eau qui les aura ainsi déposées pêle-mêle.

Les collines de sable jaune avec bancs de cailloux roulés, de la rive droite de l’Arno, à partir de Castel-Franco, ainsi que celles de la rive gauche depuis San-Giovanni, viennent en s’abaissant vers le bourg de l’Incisa où elles reposent sur le barrage de calcaire secondaire.