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formation de calcaire grossier, à un banc puissant composé de deux couches distinctes : la plus inférieure, ayant plus de 10 mètres d’épaisseur, est une argile plastique grisâtre, marbrée de rouge, et ne renfermant aucune coquille ; au-dessus est un banc de sable, mêlé de pyrites, d’argile, et d’une multitude de coquilles très altérées, très brisées, et qui ne peuvent être rapportées avec certitude à aucune espèce connue ni même à aucun genre, mais qui semblent cependant avoir des rapports, non pas avec des cythérées, comme nous l’avions dit, mais avec les cyrènes, genre de coquille bivalve, fluviatile, assez voisin des cyclades.

Le lignite n’est représenté ici que par des empreintes charbonneuses de feuilles et de tiges, et par une poussière noire, charbonneuse, qui colore le sable. Les résines succiniques y sont comme indiquées par des nodules d’aspect bitumineux. »

Plus loin, page 345, M. Brongniart dit dans une note, en parlant du gîte de lignite de Sainte-Marguerite : « C’est l’observation de ce lieu, où je vis si clairement la position de l’argile plastique et du sable sur la craie, et l’association des lignites pyriteux avec les huîtres et les cérithes dans les parties supérieures » de ce dépôt, qui me conduisit à regarder comme de formation identique les lignites de Marly, du Soissonnais, etc. »

J’ajouterai à la description des couches du fond des puits de Marly, donnée, par M. Brongniart, que l’École des Mines possède des échantillons du sable à lignites et à coquilles retiré de ce puits, qui rappellent tout-à-fait quelques uns des sables dont j’ai parlé précédemment ; et que les échantillons coquilliers sont d’un grain plus fin, et mélangés d’une argile grise qu’on est assez naturellement porté à regarder comme l’équivalent de celle de Conchy-les-Pots, etc. L’étiquette de la collection de l’École des Mines, outre les bivalves qui sont encore très distinctes dans le morceau, indique aussi des coquilles turriculées, ce qui constitue un nouveau motif de rapprochement. Il faut cependant avouer que ces rapprochemens, basés sur des ressemblances extérieures, qui, à la vérité, sont de quelque poids, lorsqu’elles portent sur plusieurs espèces de fossiles, associées de part et d’autre d’une manière semblable, sont rendus assez précaires par suite du mauvais état des échantillons recueillis, qui ne permet pas d’en déterminer les espèces d’une manière rigoureuse.

Ces mêmes rapprochemens sont en outre combattus par une induction qui, du moins au premier abord, semble diamétralement opposée. En effet, suivant la communication faite à la Société géologique, dans sa dernière séance, par M. C. Prévost, les coquilles qui accompagnent certains lignites du Soissonnais ayant été soumises à l’examen de M. Deshayes, ce savant conchyliologie leur a trouvé plus de rapports avec celles de la partie supérieure d’Headen-Hill qu’avec celles du London-Clay, ou du calcaire grossier inférieur. Mais il me semble que M. C. Prévost a donné lui-même, depuis longtemps,