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série d’assises argileuses très minces, rouges, jaunes et noires, qu’on reconnaît aisément pour le rudiment d’une couche de lignite (c fig. 2). Cette série de petites couches minces, dont l’épaisseur totale n’est que de quelques décimètres, est recouverte par une certaine épaisseur d’une argile verdâtre schistoïde, qui rappelle assez bien les fausses glaises des environs de Gisors (d fig. 2).

Ces couches argileuses ne se présentent pas au même niveau dans toute l’étendue de la sablière. Elles sont divisées en deux parties de niveau différent par une faille oblique (fig. 2), qui traverse aussi le sable qui les supporte. Suivant la règle ordinaire, les portions de couches situées du côté vers lequel la faille incline sont les plus basses. Cette faille est dirigée au N. 22" O.

La surface supérieure du dépôt de sable et d’argiles bariolées et verdâtres est très irrégulière, comme le montre la figure ; et la glaise sableuse couleur de rouille qui constitue le plateau moderne, la recouvre en stratification tout-à-fait discontinue (e fig. 2). La faille ne se prolonge pas dans ce terrain superficiel, et il est présumable que sa formation appartient à l’époque de dislocation qui a établi une ligne de démarcation entre les étages tertiaires inférieur et moyen, et qui a mis les lambeaux de l’étage inférieur dans le cas de conserver une position dominante, par rapport au terrain qui constitue les plateaux bas qui les entourent.

Si de l’entrée de la sablière d’Holnon on suit le chemin qui conduit à Marteville, en passant sur le large tertre des bois de Vermand, on ne tarde pas à s’élever au-dessus du niveau du plateau de glaise sableuse, et on se trouve aussitôt sur une argile verdâtre micacée un peu schisteuse, qui n’est évidemment autre chose que la partie supérieure de l’assise, dont une petite épaisseur se montre déjà dans la sablière. Cette argile a par conséquent une épaisseur totale assez considérable que j’estime à 8 à 10 mètres au moins. Elle présente des impressions végétales.

À l’entrée du bois on atteint la partie supérieure de l’assise argileuse dont il s’agit. Les empreintes végétales y augmentent en nombre, sans jamais être très distinctes, ni surtout faciles à extraire. La matière de la couche devient complètement noire, tache les doigts, se couvre d’efflorescences blanchâtres, d’une saveur styptique. C’est une terre vitriolique ou un lignite imparfait, qui, sans être exploitable en ce point, ne peut manquer d’être reconnu comme un des membres de la formation de lignites de ces contrées.

Cette argile charbonneuse est immédiatement recouverte par une couche de 3 à 4 mètres d’épaisseur (fig. 1), d’un sable argileux rougeâtre dans lequel se trouvent des rognons d’un calcaire dur, blanchâtre, un peu celluleux, renfermant un grand nombre de nummulites, de polypiers, de coquilles turriculées (Turritelles ?), et des bivalves striées.

Ce sable avec rognons calcaires, pétri de nummulites, fait déjà évidemment partie du calcaire grossier proprement dit. Comme il forme le plateau sur lequel