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MORT DE MONSIEUR DE TALLEYRAND
EN 1838


J’ai raconté au long l’insulte faite au prince de Talleyrand par un misérable, nommé Maubreuil, le 21 janvier 1827, à la sortie de l’église de Saint-Denis, la conduite qu’il tint dans cette conjoncture et l’empressement qu’il mit à quitter Paris dès qu’il put s’en éloigner sans avoir l’air de fuir. Toutefois, il y revint dans le courant de l’automne.

Ce fut alors que, jouant un soir au whist chez la princesse Tyszkiewicz, il demanda au docteur Koreffe, qui se trouvait présent, de lui tâter le pouls : il se croyait un peu de fièvre ; le docteur lui en trouva une violente et l’engagea à se retirer.

Monsieur de Talleyrand n’en continua pas moins sa partie et ne rentra chez lui qu’à l’heure accoutumée. Dans tout le cours de son existence, sa vigueur physique lui a permis de déployer sa force morale.

Koreffe, quoiqu’il ne fût pas son médecin, prit la précaution assez bizarre d’aller à l’hôtel de Talleyrand, de faire appeler le valet de chambre du prince et de lui recommander la plus scrupuleuse surveillance pendant cette nuit qu’il jugeait devoir être très critique, en l’engageant à faire prévenir le médecin ordinaire, Bourdois.

Monsieur de Talleyrand rentra, fut comme de coutume