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calorifique que nous comprenons aussi parmi les actions moléculaires. Quelque dur et quelque solide que soit un corps, la force qui s’oppose à la séparation de ses parties est nulle ou n’existe pas dans l’état dont nous parlons : elle ne commence à naître que quand nous cherchons à effectuer cette séparation, et que nous changeons un tant soit peu les distances des molécules. Or, si l’on exprime cette force par une intégrale, il arrive que sa valeur étant nulle dans l’état naturel du corps, elle le sera encore après la variation quelconque des distances moléculaires, en sorte que le corps n’opposerait aucune résistance à la séparation de ses parties, ce qui serait une absurdité. Il en résulte donc que la somme qui exprime l’action totale d’une série de molécules disjointes ne peut pas se convertir en une intégrale définie ; ce qui tient à la nature de la fonction des distances qui représente l’action de chaque molécule. Les forces moléculaires, dont on trouvera les expressions dans le § Ier de ce Mémoire, ont été calculées d’après ce principe, et réduites néanmoins à la forme la plus simple dont elles soient susceptibles.

Les paragraphes suivants contiennent les équations de l’équilibre et du mouvement, déduites de ces forces, et relatives soit à tous les points, soit aux extrémités des cordes et des verges, des membranes et des plaques élastiques. Parmi ces équations, celles qui répondent au contour d’une plaque élastique pliée d’une manière quelconque, et celles qui appartiennent à tous les points d’une plaque ou d’une membrane qui est restée plane, n’avaient pas encore été données ; les autres coïncident avec les équations précédemment trouvées par différents moyens. Lorsque j’ai intégré ces équations pour en déduire les lois des vibrations sonores, j’ai exprimé les