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épaisseur, sur laquelle sont placés des points matériels, contigus ou très-peu distants les uns des autres ; et quand, au contraire, on a égard à l’épaisseur de la plaque courbée, ses particules se distinguent en deux sortes : les unes se repoussent effectivement en vertu de la contraction qui a lieu du côté de la concavité, et les autres s’attirent en vertu de la dilatation produite du côté opposé. Il était donc nécessaire de reprendre de nouveau cette question ; et pour qu’elle soit complètement résolue il faudra trouver, relativement à une plaque élastique d’une épaisseur donnée, les conditions qui doivent être satisfaites, soit en tous ses points, soit à ses bords en particulier, pour l’équilibre des forces qui lui sont appliquées et des actions mutuelles de ses molécules. Ajoutons qu’il serait à désirer que les géomètres reprissent sous ce point de vue physique et conforme à la nature les principales questions de la mécanique. Il a fallu les traiter d’une manière tout-à-fait abstraite, pour découvrir les lois générales de l’équilibre et du mouvement ; et en ce genre de généralité et d’abstraction, Lagrange est allé aussi loin qu’on puisse le concevoir, lorsqu’il a remplacé les liens physiques des corps par des équations entre les coordonnées de leurs différents points : c’est là ce qui constitue la Mécanique analytique ; mais à côté de cette admirable conception, on pourrait maintenant élever la Mécanique physique, dont le principe unique serait de ramener tout aux actions moléculaires, qui transmettent d’un point à un autre l’action des forces données, et sont l’intermédiaire de leur équilibre. De cette manière, on n’aurait plus d’hypothèses spéciales à faire lorsqu’on voudra appliquer les règles générales de la mécanique à des questions particulières. Ainsi, dans le problème de l’équi-