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cause pour expliquer la surabondance de silice dans les silicates, qui est fréquemment très-notable.

Comme, dans beaucoup de cas, on peut penser que les silicates se sont formés plutôt par la voie sèche que par la voie humide, j’ai eu l’idée d’en former quelques-uns par la fusion, tantôt en prenant des proportions exactement définies, tantôt en mettant une légère surabondance d’acide ou de base. J’avais préparé sous ce point de vue une série d’expérience assez nombreuse ; mais j’en ai fait très-peu, d’un côté, parce que des circonstances particulières m’en ont empêché, d’un autre, parce que les premiers essais m’ont conduit à la même conclusion que les expériences que j’avais faites par la voie humide ; et enfin, ce qui a été la cause déterminante pour m’empêcher de continuer, parce que, dans le même temps, j’étais conduit à d’autres idées qui me paraissaient devoir expliquer les variations observées, qui m’ont ramené à des expériences sur les sels, et m’ont ensuite forcé de me livrer à des analyses de minéraux.

Dans le peu d’expériences que j’ai faites par la voie sèche, voici ce qui est arrivé. Les essais dans lesquels j’avais mis des proportions définies pour faire tel ou tel composé, ont parfaitement réussi ; ceux au contraire dans lesquels j’avais mis un peu de silice surabondante, dans l’espérance qu’elle se mélangerait avec le corps défini auquel elle était ajoutée, n’ont pas produit un atome du corps que je m’étais proposé de former : à la place de ce corps, il s’en est fait deux, nettement séparés dans le creuset, entre lesquels les éléments se sont partagés de manière que dans chacun d’eux ils étaient en proportions définies.

D’après ce résultat, je devais conclure que, par la voie