Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 8.djvu/399

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

siologie, quoique je les aie figurées pl. 11, 12 et 13, c’est que je ne voulais rien hasarder sur ce sujet sans l’avoir étudié profondément. Mon anatomie de l’orme m’a fourni l’occasion de nouvelles observations ; elles ne m’ont pas ramené au sentiment de M. Tréviranus. Ce savant pense que chaque cellule est originairement isolée de toutes les autres ; que, par conséquent, les interstices sont d’organisation primitive ; qu’ils ne disparaissent que par l’effet de la soudure des parois contiguës des cellules, et qu’ils sont les conduits naturels de la sève. Je crois au contraire qu’originairement les cellules forment un tissu continu ; que les interstices ne sont que des fentes accidentelles, postérieures à la formation du tissu, et que la sève a pour conduits ordinaires les tubes criblés, les tubes fendus, et les tubes découpés en hélices. J’ai examiné la coupe transversale du bois de l’orme, à l’époque où il n’a encore que la consistance de la gomme ramollie dans l’eau. Le calibre des cellules était très-petit ; leurs parois étaient très-épaisses, et je n’ai pu découvrir d’interstices dans leur épaisseur. J’ai tâché d’isoler les cellules, ce qui n’eût présenté aucune difficulté, si chacune d’elles avait eu sa paroi propre ; mais elles se sont constamment divisées.en masses. Quand j’ai observé des coupes de tissu un peu. plus avancées, j’ai trouvé que le calibre des cellules s’était agrandi aux dépens des parois devenues plus minces ; mais je n’ai reconnu l’existence des interstices que dans le tissu qui avait pris la consistance du bois parfait. Les interstices sont souvent interrompus, et jamais ils ne s’étendent tout autour d’une cellule ligneuse, de telle sorte qu’on puisse l’isoler des autres sans déchirement notable.

Voici comment je conçois la formation de ces fentes :