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plutôt en faveur de l’opinion à laquelle il l’oppose. En effet, ne sait-on pas quelle énorme quantité d’oeufs donne une seule femelle de brochet ou de carpe parmi les poissons, ou de crabe ou d’écrevisse parmi les crustacés, proportionnellement à ce qui existe de ces animaux dans un espace limité ? Et n’a-t-on pas admis avec raison comme résultat de l’expérience, que, dans la continuité des espèces, la nature a proportionné le nombre des germes aux chances de destructions auxquelles elles sont exposées avant de pouvoir se reproduire ? Ne peut-on pas d’ailleurs rapporter ici l’observation de Leuwenhoek, qui a vu que, dans ce grand nombre d’oeufs ou de germes, il y en a déjà une quantité innombrable qui ne se développeront pas, et qui avortent soit dans les ovaires eux-mêmes soit dans les branchies ?

Quant à la dernière objection de M. Jacobson que des organes aussi délicats que des branchies ne peuvent guère servir de matrice, tandis que souvent c’est le siége d’animaux parasites, en quoi coûte-t-il plus à l’organe de nourrir des parasites naturels, que des parasites accidentels ?

Nous venons de passer en revue les principales observations qui appuient la manière de voir de M. Jacobson et nous avons rapporté, chemin faisant, les objections qu’on peut leur opposer voyons maintenant celles qui peuvent être appliquées plus directement.

1o Comment des animaux parasites en nombre aussi immense iraient-ils constamment se placer dans le même lobe branchial externe, à droite et à gauche, quoique l’organisation de la paire de branchies interne soit absolument la même ? Circonstance qui est tellement fixe, que Méry avait eu l’idée de borner aux lobes branchiaux externes le nom d’o-