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lui, et même comme ayant d’autres organes au moyen desquels ils peuvent adhérer fortement les uns aux autres.

Nous avons également montré que Leuwenhoek avait étendu ses observations aux moules proprement dites, aux huîtres, et même peut-être à quelques vénus ou bucardes qui vivent sur les plages de la Hollande.

Ainsi cet auteur, célèbre par l’hypothèse des animalcules spermatiques dans l’explication de la génération, avait depuis long-temps distingué des sexes dans les mollusques bivalves.

Cette opinion était sans doute parvenue jusqu’à Lister, puisque, quoique dans son ouvrage sur les coquillages de l’Angleterre il emprunte encore à son compatriote Willis la description anatomique de l’huître, il admet des huîtres mâles et des huîtres femelles. Il dit, en effet, qu’on reconnaît une maladie particulière dont les huîtres sont atteintes au mois de mai, à la présence d’une certaine matière dans les branchies, noire dans les mâles et blanche dans les femelles. C’est probablement là-dessus qu’est établie l’opinion généralement admise en France, que les mâles dans les huîtres se reconnaissent à la couleur noire des bords de leur manteau.

En 1706, un des membres de l’ancienne Académie des Sciences, Poupart, publia des observations sur la génération de la moule des étangs, grande espèce d’anodonte peu différente de celle de Leuwenhoek, et sans connaître, à ce qu’il paraît, l’ouvrage de l’auteur hollandais. Il semble qu’il n’a jamais trouvé d’oeufs, mais, pendant l’été, beaucoup de glaire et d’une matière laiteuse susceptible de se coaguler dans l’eau. D’après cela, quoiqu’il pense que ces animaux peuvent