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lement déduites de la théorie de l’attraction. Mais avant d’en venir à cette conclusion, il est évident qu’il aurait fallu discuter d’abord les longueurs observées du pendule en elles-mêmes, indépendamment de toute hypothèse sur la constitution primitive du sphéroïde, et sur les rapports de la pesanteur actuelle avec la forme que la surface a pu contracter au moment de la solidification : car, si la loi générale de variation, proportionnelle au carré du sinus, se montre dans ces longueurs, modifiée d’une manière assez suivie et assez sensible pour qu’on ne puisse pas attribuer ses écarts aux erreurs des expériences, il en faudra conclure que l’aplatissement, qui serait hypothétiquement déduit de ces données dans la supposition d’une figure elliptique régulière, n’a pas une application physique réelle et rigoureuse ; et qu’ainsi il n’y a aucune nécessité qu’une pareille combinaison de nombres coïncide, soit avec la partie elliptique de l’aplatissement mesurée par la théorie de la lune, soit avec l’aplatissement idéal qui se conclurait hypothétiquement de la mesure des degrés. Mon but aujourd’hui est de prouver que de telles inégalités existent en effet dans les longueurs observées du pendule, et qu’elles s’y montrent avec trop de continuité et dans une proportion trop énergique pour qu’on puisse les attribuer à des attractions purement locales et accidentelles, ou pour qu’on doive les confondre avec les erreurs des observations. Voilà ce que l’exactitude des expériences actuellement faites dans les diverses contrées de la terre me semble établir avec évidence, lorsqu’elles sont judicieusement choisies et discutées philosophiquement.

Ce fut dans le dessein de réunir quelques nouvelles données de ce grand problème que je partis, vers la fin de 1824, avec