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corps éloignés sur lesquels le sphéroïde agit par attraction. Mais ces suppositions sont toutes nécessaires pour que les relations propres à l’ellipse existent entre les mesures du pendule et les mesures des degrés, ou même dans chacun de ces phénomènes séparément. Ainsi, la première chose à faire n’est pas de les supposer existantes, mais de chercher par l’expérience à voir si elles ont réellement lieu dans toutes leurs particularités.

Nous avons fait remarquer plus haut que les degrés du méridien, mesurés en diverses parties de la terre, s’écartent très-notablement des rapports que leur assignerait une figure elliptique régulière et générale. La théorie de l’attraction fait voir que cet écart doit être moins sensible dans les variations du pendule que dans les variations des degrés, parce que, dans celles-ci, les termes qui écartent l’expression du rayon terrestre de l’état elliptique se trouvent affectés de coefficients plus considérables. C’est là sans doute ce qui a porté les géomètres à appliquer immédiatement aux mesures du pendule une formule de variation proportionnelle au carré du sinus de la latitude, conformément à l’hypothèse elliptique rigoureuse ; et, par une conséquence naturelle, les observateurs ont toujours cherché à représenter leurs expériences par une semblable loi de variation, dont ils introduisaient les résultats dans le théorème de Clairault pour en conclure l’aplatissement ; et, comme les valeurs ainsi obtenues se sont trouvées généralement différentes de celles que donnent les inégalités lunaires, ainsi que les longueurs des degrés du méridien comparées entre elles à de grandes distances, il a paru en résulter une contradiction formelle, et difficilement explicable, entre ces conséquences diverses, éga-