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schorl violet du Dauphiné l’a en prisme droit ; il sépare encore l’un et l’autre du genre des schorls[1].

Plus tard il arrive à distinguer le schorl électrique ou tourmaline du schorl noir des montagnes primitives. Le noyau du premier est un prisme hexaèdre régulier ; celui du second est seulement tétraèdre[2].

Il continue ses recherches ; chacun de ces prétendus schorls lui offre des caractères fixes, se groupe avec les variétés qui lui appartiennent véritablement, s’isole de celles qu’on lui avait associées mal-à-propos. Des opérations semblables montrent les différences des pierres confondues sous le nom de zéolithes[3], et toujours la chimie et la physique, réveillées par ces résultats de la cristallographie, découvrent à leur tour dans ces minéraux des caractères ou des éléments qu’elles n’y avaient pas aperçus.

Dès ce moment, M. Haüy ne fut plus un simple physicien ; il se prépara a devenir le légistateur de la minéralogie, et en effet l’on peut dire que c’est de ses recherches sur les schorls que date la nouvelle ère de cette science, et que chaque année, depuis cette époque, l’étude de la structure cristalline des minéraux a enfanté quelque découverte inattendue.

Parmi les schorls, M. Haüy est parvenu à la fin à distinguer jusqu’à quatorze espèces. Il en a indiqué six parmi les

  1. Note sur la structure des cristaux de schorl, lue à l’Académie le 30 mars 1787, imprimée dans le Journal de Physique de 1787, p. 322.
  2. Journal d’histoire naturelle, tom. II, pag. 67, imprimé en 1792. Depuis lors M. Haüy a préféré le rhomboïde pour la tourmaline ; mais ces formes ne soint point incompatibles.
  3. Journal des mines, no XIV, page 86.