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tandis que leur vie ordinaire n’est que de trente. Tantôt les mères ailées lui ont donné des pucerons sans ailes, tantôt de ces dernières lui en ont donné d’ailés, sans qu’il ait pu découvrir de règles dans ces variations de forme, en sorte qu’il regarde l’histoire des pucerons comme entièrement à faire.

M. Bory de St-Vincent, dont nous avons plusieurs fois cité les travaux sur les animaux microscopiques, vient de publier une méthode complète de leur distribution. Commençant par les plus simples, par ces monades si petites, que, grossies mille fois, elles ne paraissent pas encore plus grandes que des piqûres d’aiguille, il passe par degrés à ceux qui ont une organisation plus compliquée, qui montrent des formes de vases ou de bourses ; qui sont garnis de cils ou de poils, soit à leur surface, soit à leurs bords ; qui sont munis de queue, ou même de membres, d’espèces de roues dentées ou vibratiles, et où l’on aperçoit même à l’intérieur une sorte d’estomac ; et il marque pour chaque ordre, pour chaque famille les rapports que ces divisions semblent avoir avec des animaux plus volumineux, et qui peut-être, dit-il, ne nous paraissent mieux organisés que parce que leur taille nous permet de mieux distinguer leurs organes. Il porte le nombre de leurs genres à quatre-vingt-deux ; et nous regrettons beaucoup qu’une analyse telle que la nôtre ne puisse entrer dans le détail de leurs caractères : mais comme l’ouvrage de M. Bory vient d’être imprimé, et que d’ailleurs il en donne le développement dans l’Encyclopédie méthodique et dans le Dictionnaire classique d’histoire naturelle, les naturalistes peuvent recourir à ces récits. Nous nous bornerons à ajou-