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histoire de l’académie,

M. Jomard, membre de l’Institut (Académie des Inscriptions et Belles-Lettres), a présenté à l’Académie des Sciences, dans ses séances des 8 et 22 mars et 18 octobre 1824, divers Mémoires ou Notices concernant la géographie de l’intérieur de l’Afrique. L’auteur, continuant ce sujet de recherches, a communiqué ses observations concernant les découvertes qui ont été faites récemment dans l’Afrique centrale. Il a discuté avec beaucoup de soin la question qui s’était élevée depuis long-temps sur la communication du Nil des Noirs, ou Niger, avec le Nil d’Égypte. M. Jomard pense que cette communication n’existe point, et parmi les motifs sur lesquels il fonde son opinion, il comprend d’abord les documents exacts que l’on a pu recueillir sur l’état du Nil inférieur. Nous citons les expressions de l’auteur pour indiquer l’ordre qu’il suit dans cet examen, et les conséquences qu’il en déduit.

Pendant l’expédition française du commencement du siècle, on a déterminé la hauteur de plusieurs points du Nil ; on a mesuré sa pente et sa vitesse. Le baromètre a été observé en divers endroits de son cours. On l’a observé aussi en plusieurs points de l’Afrique centrale et de l’Afrique occidentale. En combinant les résultats de ces observations avec ceux que présente le régime des autres grands fleuves, on peut arriver à une conclusion probable sur l’élévation des parties supérieures du Nil. En s’arrêtant à Debod, qui est à 250 lieues environ de l’embouchure du Nil, on a pour pente moyenne par lieue de 25 au degré, 2 pieds 13/100. Cette partie du Nil est le quart inférieur de son cours. L’auteur pense qu’elle est la moins rapide, et que l’on ne craint pas de se tromper en la prenant pour base du calcul.