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sur la double réfraction.

avec la même vitesse les vibrations circulaires de droite à gauche et celles de gauche à droite. On conçoit que cela peut résulter d’une constitution particulière du milieu réfringent ou de ses molécules intégrantes, qui établit une différence entre le sens de droite à gauche et celui de gauche à droite ; tel serait, par exemple, un arrangement héliçoïdal des molécules du milieu, qui offrirait des propriétés inverses selon que ces hélices seraient dextrorsum ou sinistrorsum.

La définition mécanique que nous venons de donner de la polarisation circulaire fait concevoir comment peut avoir lieu la double réfraction singulière que le cristal de roche présente dans le sens de son axe ; c’est que l’arrangement des molécules de ce cristal n’est pas le même apparemment de droite à gauche et de gauche à droite ; en sorte que le faisceau lumineux dont les vibrations circulaires s’exécutent de droite à gauche, met en jeu une élasticité ou force de propagation un peu différente de celle qui est excitée par l’autre faisceau, dont les vibrations s’exécutent de gauche à droite.

Voilà le principal avantage théorique qu’on peut retirer des considérations géométriques que nous venons d’exposer sur les vibrations circulaires de la lumière résultant de la combinaison de vibrations rectilignes. Mais, dans le calcul des phénomènes que présente la lumière polarisée rectilignement ou circulairement après avoir traversé les milieux qui la modifient, il est inutile de chercher, par exemple, quelles sont les vibrations curvilignes résultant de la réunion des deux systèmes d’ondes qui sortent d’une lame cristallisée : on est obligé au contraire de décomposer en mouvements rectilignes les vibrations circulaires des deux systèmes d’ondes sortant d’une plaque de cristal de roche perpendiculaire à