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second mémoire

tion, voilà à quoi se réduirait le minimum du volume d’eau indispensable à l’entretien annuel de la navigation sur le canal de Briare, et celui dont il aurait fallu primitivement s’assurer pour en alimenter le bief de partage.

(49) Voyons maintenant quelle est la quantité d’eau dépensée annuellement pour l’entretien de cette navigation.

Ne prenons parmi les étangs d’où le canal de Briare tire ses eaux que ceux dont la superficie et la profondeur sont indiquées dans l’ouvrage de M. de Lalande sur les canaux navigables[1] ; ces étangs ont ensemble 152 hectares de superficie et 4 mètres de profondeur réduite. Ils contiennent par conséquent environ 6,080,000 mètres cubes d’eau.

Supposons, conformément à une évaluation généralement admise, et qui peut-être serait ici portée trop haut, que l’évaporation et les filtrations absorbent la cinquième partie de cet approvisionnement, il restera 4,864,000 mètres cubes ou tonneaux d’eau pour l’entretien de la navigation seulement.

Or, par l’application de nos principes aux chutes d’écluses et au tirant d’eau des bateaux, la dépense due au maintien de la navigation sur le canal de Briare pourrait être réduite à 200,000 tonneaux ainsi les au moins du volume d’eau spécialement réservé pour cet usage sont consommés en pure perte, et cependant, faute d’eau, la navigation est souvent interrompue sur ce canal pendant plusieurs mois de l’année.

Cette imperfection du canal de Briare, suite inévitable de la chute excessive de ses écluses comparée au faible tirant

  1. Des canaux navigables, par Lalande, page 334.